Bolivie : mon couteau suisse

Vue sur le salar de Uyuni depuis le volcan Tunupa

Avec ses paysages à couper le souffle et sa culture traditionnelle préservée, la Bolivie fait rêver de nombreux amoureux de voyage. Mais lorsque l’on décide finalement de franchir le pas, les questions affluent en nombre : Quand partir ? Quel budget prévoir ? Combien de temps y rester ? Qu’est ce que ce fameux « Bloqueo » dont tout le monde parle ? Quel type de transport utiliser ? Qu’est ce que le MAM, et comment gérer l’altitude ? C’est pour tenter de répondre à toutes ces questions, et bien d’autres encore, que j’ai écrit cet article. Vous trouverez donc ici mon guide pratique, sous forme de FAQ, pour que vous puissiez organiser au mieux votre voyage en Bolivie.

Quand partir en Bolivie ?

Située dans l’hémisphère sud, la Bolivie connait des saisons inversées par rapport à l’hémisphère nord. Ainsi, l’été dure de Novembre à Mars, et l’hiver d’Avril à Octobre. L’été est bien sûr plus chaud que l’hiver, mais aussi bien plus humide. A contrario, la saison la plus sèche s’étend de Juin à Août.

Cela étant dit, le climat varie également énormément d’une région à l’autre de la Bolivie, et ce principalement en raison de la grande variation d’altitude. Dans l’Est du pays, peu élevée et proche de l’Amazonie, le climat est tropical : doux et humide toute l’année, pouvant devenir très chaud en été, et connaissant de fortes précipitations. Dans l’Altiplano, les très hautes altitudes provoquent un climat beaucoup plus froid. Les températures connaissent un très fort écart durant la journée, douces le jour, mais descendant régulièrement sous la barre du zéro en hiver. Le vent peut également souffler très fort.

Il fait généralement consensus que la meilleure saison pour visiter la Bolivie est donc la saison sèche : le plein hiver pour les plaines de l’Est, et la mi-saison (avril-mai ou septembre-octobre) pour la Cordillère des Andes.

Si vous partez en été, certaines régions reculées du Sud Lipez pourraient être rendues inaccessibles en raison de trop fortes pluies. Vous aurez par contre le privilège d’admirer le miroir d’eau naturel se formant sur le Salar de Uyuni, un paysage qui doit être époustouflant !

Valle de los animas sous le brouillard
Même en saison sèche, le mauvais temps peut parfois pointer le bout de son nez !

Quel budget pour la Bolivie ?

La Bolivie est l’un des pays les moins chers d’Amérique du Sud. Il est donc tout a fait possible d’y effectuer un voyage petit budget. Néanmoins, cela va tout de même dépendre de vos critères de confort bien sûr, mais surtout de votre logistique (voyage au long court ou ciblé sur la Bolivie) et de vos activités.

En effet, s’il n’est pas difficile de trouver des hébergements, des bus et des restaurants pour pas cher, il est par contre beaucoup plus compliqué de trouver un vol vraiment abordable depuis la France. De nombreux voyageurs visitent la Bolivie dans le cadre d’un tour de l’Amérique du Sud, auquel cas le sujet des billets d’avion n’en est pas un, car il leur est possible d’entrer sur le territoire Bolivien depuis l’un des pays voisins. Si par contre vous souhaitez découvrir le pays lors de plus courtes vacances, et que votre budget est limité, il est nécessaire de regarder attentivement ce point.

L’autre poste important de dépenses est celui des activités. Certains des incontournables du pays (Salar de Uyuni, Sud Lipez, Amazonie) ne se visitent pas facilement en autonomie, et il est donc souvent nécessaire d’avoir recours à un tour guidé organisé. En fonction de votre temps disponible, de vos souhaits de visites et de vos exigences de confort (tour privé ou non, combien de personnes dans le 4×4, quel type d’hébergement etc.), le prix peut rapidement monter. Il est néanmoins possible de trouver des options largement abordables.

Par exemple, dans le cadre d’une visite de la sublime région du Sud Lipez, si vous êtes prêt à une aventure moyennement confortable mais complètement inoubliable en compagnie d’inconnus (généralement très sympathiques), vous n’aurez aucun mal à trouver un tour de 4 jours complets « all-inclusive » (hébergements, repas et transport) dans les 150€/personne. Pour plus d’infos sur la visite du Sud Lipez, les agences et tours guidés, je vous invite à lire mon article dédiée à cette sublime région [article en cours d’écriture].

Si la Bolivie est un pays parfait pour les petits budgets, chaque activité (visite payante, ascension de sommet, randonnée guidée, tour 4×4 etc.) peut donc rapidement alourdir la facture. Je vous conseille par conséquent de lister les excursions que vous souhaitez réaliser et de vous renseigner un peu sur les prix pratiqués pour chacune d’elles. Vous n’aurez ainsi pas de mauvaises surprises une fois sur place.

Vigognes devant le désert de Dali dans le Sud Lipez Bolivien
Les paysages traversés lors des excursions guidées valent chaque centime dépensé !

Quelques chiffres et infos pratiques

  ➵ Langues parlées : la langue officielle principale est l’espagnol, mais la Bolivie reconnait également de très nombreuses langues autochtones, dont les plus répandues sont le Quechua et l’Aymara. L’anglais est par contre assez peu parlé.

  ➵ Décalage horaire : il y a 6 heures de décalage entre la Bolivie et la France (heure d’été).

  ➵ Monnaie : le Bolivianos, noté BOB ou Bs. Actuellement (en avril 2020), 1 BOB = 0,13€

   Comment payer ? Les cartes bancaires étant rarement acceptées dans le pays, le paiement en cash est le plus répandu. Des bureaux de change sont présents dans les aéroports et les grandes villes et vous permettent de changer vos euros (ou dollars) en Bolivianos. Mais selon moi, le moyen le plus simple reste le retrait d’espèces. Il y a généralement des distributeurs automatiques de monnaie (ATM) dans les villes et lieux touristiques principaux (Sucre, Potosi, Uyuni, La Paz, Copacabana, Santa Cruz etc.). La somme maximale pouvant être retirée par jour est par contre souvent limitée, le montant étant variable d’une banque à l’autre (sommes constatées : entre 2000 et 3500 BOB/jour). De plus, certaines banques Boliviennes appliquent des commissions à chaque retrait (en plus de ceux de votre propre banque). Nous privilégions toujours Banco Union et Banco Mercantil Santa Cruz, dans lesquelles nous n’avons jamais eu de frais.

   Visa : à ce jour, si vous êtes français, aucune démarche préalable n’est à effectuer pour un voyage de moins de 90 jours. Un passeport encore valable 6 mois après la date de retour est pas contre nécessaire.

   Vaccins : aucun vaccin n’est obligatoire pour l’entrée en Bolivie. Néanmoins, en plus des vaccins obligatoires en France (DTP/DTCP), qui doivent bien sûr être à jour quelque soit votre destination, il est également recommandé d’être vacciné contre l’hépatite A. En fonction de vos étapes, d’autres peuvent également être nécessaires : fièvre jaune si votre voyage inclus une excursion dans la forêt amazonienne, fièvre tiphoïde et rage si vous prévoyez un séjour de longue durée dans des zones reculées. En cas de doute, n’hésitez pas à en parler avec votre médecin.

Qu’est ce qu’un Bloqueo ?

Le « Bloqueo » est une manière de protester typiquement Bolivienne consistant en ce que des manifestants décident de complètement bloquer tout accès à une ville. Impossible donc ni d’y rentrer ni d’en sortir. Paralysant toutes activités, ce moyen de pression est généralement très efficace. Il est de plus très courant en Bolivie, tellement fréquent que certains disent même :

Si tu n’as pas vécu un bloqueo, tu n’as pas vraiment vu la Bolivie.

Si vous avez lu le récit de notre road-trip, vous savez déjà que nous avons nous-mêmes connu un bloqueo dans la ville d’Uyuni, nous obligeant à prolonger notre séjour sur le Salar (une conséquence peu dérangeante je l’avoue), mais nous forçant également à abandonner notre 4×4 sur place, et perturbant donc considérablement notre voyage.

Vous pensez sûrement que nous avons joué de malchance, et cela n’est pas tout à fait faux bien sûr. Mais je préfére tout de même vous mettre en garde. En préparant notre voyage, je me disais exactement la même chose. Bien que lisant de nombreux témoignages sur les imprévus très fréquents en Bolivie, je ne voulais pas vraiment y croire, et me disais que cela ne nous arriverait pas. Mon expérience m’a fait changé d’avis, et je pense aujourd’hui que cela est en réalité vraiment fréquent.

Vue sur le Salar de Uyuni depuis la Isla Incahuasi
Le Salar de Uyuni, théâtre de notre expérience Bolivienne la plus typique : le Bloqueo !

Combien de temps consacrer à la Bolivie ?

L’une des premières questions que l’on se pose souvent lors de l’organisation de son voyage, mais une question auquel il est bien difficile de répondre catégoriquement. Alors avant de vous sortir de mon chapeau ma durée idéale, purement arbitraire et subjective, laissez moi tout d’abord vous donner quelques explications.

Comme je l’indiquais dans la rubrique précédente « qu’est ce qu’un Bloqueo », les imprévus sont extrêmement fréquents sur le sol Bolivien. Même si les fameux « aléas du voyage » peuvent survenir dans tous voyages, quelque soit la destination, la Bolivie est tout de même particulière sur ce point, et il est selon moi important d’en avoir bien conscience avant d’entreprendre un séjour dans ce (non moins superbe) pays.

Partir en Bolivie, c’est accepter le risque de connaître des imprévus, de ne pas suivre le programme, de devoir s’adapter et improviser. Cela n’enlève bien sûr en rien de l’intérêt du voyage, de la gentillesse du peuple Bolivien, ni de la beauté époustouflante du pays. Par contre, je pense qu’il est important de considérer cette spécificité lors de votre préparation, et notamment de prévoir un planning plus large. Je conseille par exemple de plannifier des jours supplémentaires dans les lieux que vous ne voulez absolument pas rater. Si nous l’avions fait, nous aurions pu visiter le Parc de Sajama comme prévu, et je n’aurais ainsi aujourd’hui pas l’immense regret de l’avoir raté.

Je me rallie donc aux conseils de la plupart des forumeurs : évitez les timings serrés en Bolivie ! Il y a de très gros risques que votre programme vole en éclats si vous ne prévoyez pas de marge.

Autre facteur important dans le choix de votre durée de voyage : l’acclimatation à l’altitude. J’en reparlerai plus tard, mais cette autre spécificité Bolivienne impose aux voyageurs certaines étapes afin de monter progressivement, ou pour permettre de se reposer si l’ascension graduelle n’est pas possible. 

Pour conclure, il ne serait en réalité pas juste de vous donner un chiffre précis. La durée de votre voyage dépendra de vos disponibilités bien sûr, et des endroits que vous souhaitez découvrir. Sachez cependant que selon moi, une durée de 3 semaines est un minimum (et ne permet en aucun cas de tout voir). Concernant notre itinéraire, que nous avons suivi en 15 jours, je pense que 20 jours aurait finalement constitué le bon timing.

Cultures en terrasses de Cayara
Vue sur les montagnes rouges à Cayara

Ce n’était pas prévu, mais nous avons finalement adoré pouvoir rester plus longtemps dans le sublime cadre de Cayara !

Comment se déplacer ?

Louer une voiture est-il une bonne idée ?

Bien que déconseillé par de nombreux voyageurs sur les forums, nous avons décidé de tenter l’expérience du self-drive et de louer un petit 4×4 afin d’être le plus indépendant possible. A posteriori, je dois bien avouer que nous avons regretté ce choix. Je ne recommanderais donc pas cette option, mais pas pour les mêmes raisons que celles souvent avancées. Les avertissements que j’avais trouvé à ce sujet concernaient toutes la conduite dangereuse des Boliviens. Il est vrai que celle-ci peut s’avérer assez cavalière, voire brutale. Ceci dit, à part à La Paz (et peut-être Oruro) où la circulation s’emballe rapidement, nous ne nous sommes pas vraiment heurté à cette difficulté : nous roulions tranquillement, et finalement souvent seuls lorsque nous traversions les grands espaces Boliviens.

La vrai raison qui selon moi justifie de ne pas louer de voiture est … le fameux bloqueo ! Et oui, toujours lui. Et plus généralement les aléas et imprévus fréquents qui viennent ponctuer un séjour en Bolivie.

Ces imprévus nécessitent de pouvoir rebondir, s’adapter, modifier son programme facilement. Mais une voiture est un frein à tout cela. Si votre voiture est bloquée dans une ville inaccessible (comme cela a été le cas pour nous), vous aurez deux choix : attendre la fin du bloqueo (dans notre cas, cela aurait voulu dire attendre 10 jours, c’est à dire plus que ce qui nous restait comme temps de voyage), ou bien abandonner le véhicule sur place. Nous avons choisi l’option 2,  mais nous avons donc payer 10 jours de location pour 3 jours d’utilisation … pas une opération très rentable il faut l’avouer. Sans voiture, nous aurions également envisagé le « dia del péaton » différemment (pour rappel, il s’agit de la journée du piéton durant laquelle aucune voiture n’est autorisée à circuler dans le pays durant la journée). Nous aurions pris un bus tôt le matin ou tard le soir, ou bien eu recours aux services d’un chauffeur pour nous transporter de nuit (ce que nous ne nous sentions pas de faire en self-drive en pays inconnu, sur des petites pistes non éclairées).

En bref, la voiture de location, qui devait normalement nous permettre d’être plus indépendant et de découvrir des endroits plus difficiles d’accès, nous a finalement plutôt pénalisé car elle ne nous a pas permis d’être aussi flexibles.

Alors, quel moyen de transport choisir ?

La majorité des voyageurs circulent en bus. Il y en a de nombreux qui relient les grandes villes et lieux touristiques du pays. Plusieurs types de compagnies existent : certaines dites « touristiques », qui ciblent les voyageurs étrangers, et d’autres plus « locales », moins chers, mais souvent moins confortables.

Les bus peuvent circuler de jour comme de nuit. Dans ce deuxième cas, préférez plutot des bus « cama » ou « semi-cama » qui proposent des sièges couchettes (ou semi-couchettes).

Si dormir dans le bus ne vous embête pas, voyager de nuit peut présenter de sérieux avantages : économiquement, cela vous évite une nuit d’hotel, et surtout cela vous permet de ne pas perdre une journée de voyage dans les transports. Cependant, certaines routes que nous avons empruntées étaient vraiment superbes, comme celle de Sucre à Uyuni via Potosi. Pour cette raison, je recommande de ne pas les effectuer de nuit, vous rateriez de sublimes paysages !

Notre 4x4 devant la superbe Laguna Verde
Le 4x4 est par contre le seul mode de transport possible pour visiter la plus belle région de la Bolivie : le Sud Lipez

Aucun bus ne circule par contre dans le Sud Lipez, la région la plus belle mais aussi la plus reculée du pays. Il vous faudra donc avoir recours à une agence qui vous organisera une aventure inoubliable avec un guide local à bord d’un 4×4 adapté (partagé ou privatisé). Je vous donne plus d’informations à ce sujet dans mon article dédié au Sud Lipez [article en cours d’écriture].

Et si vous n’aimez pas le bus ?

Bien sûr, je vous comprends, car il y a de nombreuses raisons de ne pas apprécier le bus : frustration de ne pas pouvoir s’arrêter quand on veut, horaires fixes donc contraignants, mal des transport (sans compter que certains chauffeurs roulent apparemment parfois dangereusement), difficulté d’accès à certaines régions plus reculées (3 correspondances et une journée entière pour rejoindre Sajama depuis Uyuni par exemple), etc.

C’est bien sûr les raisons qui nous avaient nous-mêmes poussé à choisir la location de 4×4. Si c’était à refaire, comme je l’ai déjà dit, nous ne la re-choisirions pas. Alors je pense que nous ferions un mix bus et chauffeurs. Par exemple, un bus pour lier Sucre-Potosi et Potosi-Uyuni. Et un chauffeur pour rejoindre Sajama depuis Uyuni (ou au moins depuis Oruro). Au vu des tarifs élevés de location de 4×4, je pense que cela ne nous serait d’ailleurs pas revenu plus cher !

D’autres modes de transport peuvent également être utilisé pour certaines trajets. L’avion est une option, puisque plusieurs lignes aériennes intérieures permettent de relier les villes de La Paz, Santa Cruz, Uyuni, Cochabamba, Tarija, Sucre et Rurrenabaque. Une ligne de train permet également de rejoindre Uyuni depuis La Paz. Une expérience sûrement interessante !

Comment gérer les altitudes extrêmes ?

 Qu’est ce que le MAM ?

Le MAM, ou « Mal Aigu des Montagne », regroupe l’ensemble des symptômes pouvant survenir lors d’une montée en altitude trop rapide. Ces difficultés sont provoquées par la diminution de la pression atmosphérique, et donc de l’appauvrissement en oxygène de l’air. Dans cette situation, l’organisme réagit suivant plusieurs mécanismes. Le plus immédiat consiste à augmenter la fréquence cardiaque afin de capter plus d’oxygène dans un même laps de temps. Cette première réaction dure plusieurs jours et explique les sensations d’essoufflement que l’on ressent au moindre effort. Dans un second temps, le corps active l’augmentation du nombre de globules rouges responsables du transport de l’oxygène dans le sang. Plus leur nombre est grand, et plus l’oxygène sera acheminé efficacement aux organes. Ce deuxième processus est bien plus long, l’organisme mettant plusieurs jours avant que l’hémoglobine augmente réellement. 

Le MAM peut toucher n’importe qui, quelque soit son âge, son sexe ou sa condition physique, et se révèle plus ou moins intense en fonction de la personne. Les symptômes les plus courants sont bénins : essoufflement, maux de tête, fatigue, vertiges, nausées, vomissements et insomnies. Ces maux apparaissent généralement entre 6 et 24h après l’arrivée en altitude, et disparaissent quelques heures plus tard, voir quelques jours. Des problèmes plus graves, mais aussi bien plus rares, peuvent également survenir : œdème pulmonaire ou cérébral. Si malgré les précautions, des symptômes violents apparaissaient, une seule solution : redescendre. 

Les geysers de Sol de Manana dans le Sud Lipez en Bolivie
Incroyables couleurs des geysers de Sol de Manana

Les geysers Sol de Manana, le point le plus élevé de notre voyage, à près de 5000 mètres d’altitude !

Comment prévenir le MAM ?

Aucune méthode ne permet d’être sûr à 100% que vous ne serez pas atteint de ce syndrome. Néanmoins, quelques « bonnes pratiques » permettent de réduire considérablement le risque de difficultés. Et le maître mot est ici « l’acclimatation ». Comme expliqué plus tôt, votre corps va être capable de s’adapter à la diminution d’oxygène, mais cela ne va pas être immédiat. Il est donc nécessaire de lui laisser un temps de réaction. 

La meilleure prévention au MAM est donc une montée progressive en altitude. Et pour cela, il est important d’adapter son itinéraire. La règle recommandée par les professionnels est souvent de ne pas dépasser 300 à 500 m de dénivelé supplémentaire entre deux nuits consécutives, et ceux à partir de 3500 m d’altitude. Cette règle concerne uniquement les nuits, un dénivelé supérieur étant possible durant la journée, tant que l’on redescend ensuite pour dormir.

Pour une bonne acclimatation, privilégiez une arrivée sur le sol Bolivien dans une ville pas trop haute (< 3000 m), et évitez donc d’atterrir directement à La Paz (aéroport à 4000 m, centre-ville à 3600 m). Voici par exemple un parfait itinéraire pour monter tout en douceur : atterrissez à Santa Cruz (800 m), puis partez a l’Est vers Samaipata (1800 m) et le Parc d’Amboro (qui a l’air sublime). Mettez ensuite le cap vers Sucre (2800 m) et posez vous quelques jours dans cette ville blanche agréable, aux alentours colorés. Grimpez ensuite vers l’une des villes les plus hautes du monde, à Potosi (4070m), et séjournez-y une nuit minimum. Rejoignez enfin Uyuni, porte d’entrée sur le Sud Lipez et le très célèbre Salar. Vous pourrez ensuite suivre l’itinéraire de votre choix, serein et bien acclimaté.

De notre côté, nous n’avions pas le temps de démarrer notre voyage par Santa Cruz, et sommes arrivés directement à Sucre. Cela ne nous a cependant pas posé de problème, et nous n’avons pas souffert de MAM (essoufflement lors des efforts mis à part). Nous ne sommes sans doute pas très sensible à l’altitude, mais nous ne regrettons en tout cas pas du tout le choix de démarrer à Sucre plutôt qu’à La Paz (3600 m).

Quelques conseils supplémentaires pour prévenir le MAM :

  Éviter les efforts trop important en début d’acclimatation. Allez y doucement, le temps de laisser au corps la possibilité de s’adapter.

  Buvez beaucoup d’eau ou de mate de coca. Cette infusion, énormément consommée des Boliviens, vous sera proposée partout. La plante de coca aurait des vertus contre le mal de l’altitude. Même si cela n’est à priori pas prouvé scientifiquement, j’aime à croire que cela m’a tout de même aidé, ne serait-ce que pour rester bien hydratée. J’en ai donc consommé lors de tout mon voyage, et je vous conseille de faire de même. 

  Côté médicament, prévoyez plusieurs boîtes de paracetamol et d’ibuprofene en cas de maux de tête, ainsi qu’un anti-nauséeux. Certaines personnes ont également recours au Diamox, dont l’obtention en pharmacie requiert une ordonnance obligatoire. N’ayant pas moi-même pris ce médicament, et n’étant pas médecin, je ne peux en dire d’avantage. Si le MAM vous préoccupe, je vous conseille de contacter un professionnel de santé à ce sujet.

  Dernier conseil : en cas de problème persistant, une seule chose à faire : redescendre de plusieurs centaines de mètres. 

Le Titicaca, le plus haut lac navigable du monde
Le lac Titicaca, le plus haut lac navigable du monde : 3812m !

Y a-t-il de l’insécurité en Bolivie ?

La Bolivie étant le pays le plus pauvre d’Amérique du Sud, nous aurions tendance à croire que l’insécurité y est plus élevée qu’ailleurs. Et bien détrompez-vous, et soyez rassuré, cette idée n’est en réalité pas du tout confirmée. C’est simple, nous ne nous sommes absolument jamais senti menacé de quelque façon dans ce pays, à l’exception près du soir de Bloqueo à Uyuni. Je mets cette situation à part car le Bloqueo est un événement réellement particulier, les gens étant souvent à bout de nerfs, mais tant vous n’essayez pas de forcer le passage, vous ne risquez en réalité rien. Il ne nous est d’ailleurs rien arrivé. Que ce soit dans les petits villages Boliviens, ou dans les grandes villes comme Sucre ou La Paz, nous n’avons jamais ressenti ni animosité ni agressivité. La Bolivie n’est pas donc pas un pays risqué selon moi.

Attention cependant. Depuis les dernières élections (novembre 2019) ayant mené à la démission du président Evo Morales, la situation politique est très instable dans le pays. Des manifestations parfois violentes ont malheureusement éclatées dans le pays. Il est donc conseillé de se renseigner auprès du site du ministère de l’intérieur avant de planifier votre séjour (c’est d’ailleurs un très bon réflex à prendre avec toute préparation de voyage à l’étranger).

Voilà, j’espère que vous aurez trouvé les réponses à vos questions. Mais biensûr s’il vous en reste, n’hésitez surtout pas à les poser en commentaire !
Je vous souhaite un très beau et inoubliable voyage.

Vous avez aimé cet article ? Epinglez-le sur Pinterest !

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *