A la découverte des îles Eoliennes

Lipari, Stromboli, Vulcano, Panarea, Salina, Alicudi et Filicudi. Ces 7 îles aux jolis noms forment le superbe archipel des Îles Eoliennes, situé au nord du « continent » Sicilien. Toutes d’origine volcanique, elles offrent des paysages sublimes, des expériences inoubliables et une ambiance insulaire où il fait bon vivre. Comme nous, les voyageurs en font souvent une étape de leur circuit en Sicile. Mais il mériterait finalement qu’on lui consacre tout un voyage. Ce qui est sûr, c’est que de notre côté, c’est une escale que l’on aurait vraiment prolongée avec plaisir.

Dans cet article, je vous aide à préparer votre visite des îles Eoliennes : je vous livre d’abord un petit guide pratique pour répondre à quelques questions, puis je vous détaille mes deux randonnées « coup de coeur » sur les îles de Lipari et Vulcano.

Guide pratique

Un seul moyen, par la mer bien sûr ! Le port le plus proche de l’archipel est celui de Milazzo. De là, vous aurez le choix entre deux types d’embarcations : 

  • Les hydrofoils de la compagnie Liberty Lines : ces bateaux rapides, en plus de relier les Eoliennes à la Sicile, assurent également des liaisons très régulières entre les différentes îles de l’archipel. C’est l’option la plus simple et la plus fréquemment utilisée, et c’est d’ailleurs celle que nous avons choisi. Comptez environ 1h pour faire le trajet Milazzo-Lipari, et seulement 10min pour Lipari-Vulcano. Seul inconvénient : ces bateaux ne peuvent transporter de véhicule. Si vous louez une voiture pour votre voyage, il vous faudra donc la laisser à Milazzo. Certains voyageurs s’y garent paraît-il directement dans la rue. Mais si comme nous vous préférez stationner en lieu sûr pour éviter toute mauvaise surprise, je vous conseille le garage Ferrari. Il est situé à 5min à pied du port, vous pouvez réserver via internet ou whatsapp, et le prix est selon moi plutôt raisonnable : 12€/jour. 
  • Les ferries Siremar : de beaucoup plus gros bateaux, plus rares et plus lents, mais qui vous apportent l’avantage de pouvoir prendre votre voiture avec vous. Comptez ici environ 2h15 pour le trajet Milazzo-Lipari. Je ne me suis pas renseigner en détail sur cette deuxième option mais une alerte cependant : je crois avoir lu qu’amener son véhicule sur les îles Éoliennes n’est possible qu’à certaines conditions, et que cela n’est pas autorisé si vous n’y restez que quelques jours. De plus, il me semble que cela a un coût qui n’est pas négligeable.

Une fois sur l’archipel, vous pourrez alors louer un scooter ou une voiture, prendre le bus ou tout simplement marcher. Et bien sûr reprendre l’hydrofoil pour vous rendre sur les îles voisines !

Nous avions réservé 3 jours de notre road-trip sur les îles Éoliennes, et c’est selon moi un minimum. Si c’était à refaire, je choisirais d’y rester au moins une quatrième nuit, et je la consacrerais à l’ascension du Stromboli (voir la rubrique « Comment visiter Stromboli » ci-dessous).

Mais même si 4 jours permettent de bien profiter de l’archipel, une semaine entière ou plus ne serait sûrement en rien de trop pour découvrir les sept îles, toutes différentes, chacune possédant son charme propre et son ambiance unique.

Il n’y a évidemment pas qu’une seule bonne réponse à cette question, mais de nombreuses possibilités, qui dépendent de vos goûts, de votre temps et de vos envies. Vous pouvez choisir, comme nous, de dormir chaque nuit au même endroit et de rayonner dans l’archipel à la journée, ou bien de changer d’hébergement chaque soir afin de vous imprégner de l’atmosphère de chaque île.

Comme beaucoup, nous avions décidé de dormir sur Lipari, la plus grande et la plus dynamique des sept îles. Nous n’avons pas regretté notre choix et avons apprécié son ambiance, à la fois paisible et active. Sa position assez centrale au milieu de l’archipel en fait une très bonne base afin de partir à la découverte de ses voisines. Mais réduire Lipari à un dortoir serait une grosse erreur : l’île est une destination en soi. Elle est très belle et offre de superbes randonnées. Coté pratique, son petit centre possède de nombreux restaurants, supermarchés et autres commodités, et les hydrofoils en provenance et à destination des îles voisines ou de Milazzo sont très fréquents. Choisir un hébergement à Lipari est donc selon moi une très bonne option.

Je lève cependant un petit bémol : notre avis est celui de visiteurs hors de la pleine période touristique. En haute saison (juillet et août), l’île est paraît-il bondée, et son charme peut sûrement en être entaché.

D’autres alternatives existent : Salina, la deuxième plus grande île des Éoliennes, est apparemment également une très bonne base, légèrement plus confidentielle. Si vous recherchez plus de luxe, tournez vous vers la très chic Panarea. Enfin, si vous souhaitez une déconnexion réelle, préférez l’une des deux jumelles : Alicudi ou FilicudiEnfin, si vous souhaitez visiter Stromboli, je vous conseille d’y réserver une nuit. Et j’explique ce point tout de suite.

L’île de Stromboli est sans doute la plus connue de l’archipel des Éoliennes. Cette popularité lui vient de son incroyable volcan, l’un des plus actifs au monde. Toutes les 20 minutes environ, un grondement se fait entendre sur toute l’île, suivi de spectaculaires explosions de lave à son sommet. Assister à un tel spectacle est paraît-il unique et inoubliable. Pourtant, nous ne l’avons pas vécu nous-même. Mais alors pourquoi ?

Une chose importante à savoir sur Stromboli est que le meilleur moment pour observer les éruptions du volcan est d’y aller le soir, lorsque les couleurs flamboyantes de la lave contrastent avec la nuit noire. Cela implique donc soit de dormir sur place, soit d’être capable de revenir sur votre île après la nuit tombée. Cependant, il n’existe malheureusement aucun ferry ou hydrofoil circulant aussi tard. Par conséquent, pour cette deuxième option, seule une méthode est à ma connaissance disponible : réserver une excursion guidée avec une agence. 

De nombreuses agences ont pignon sur rue dans le centre de Lipari. Elles proposent à peu près toutes les mêmes circuits, mais certaines semblent plus confidentielles que d’autres. L’excursion permettant d’effectuer l’ascension du Stromboli ne se résume pas seulement à cela. Le départ se fait entre 12 et 14h en moyenne, et comprend plusieurs arrêts, tout d’abord sur l’île de Panarea, avant de mettre le cap sur l’île de Stromboli. Ce genre de tour plait à de nombreuses personnes, et si cela vous tente, c’est probablement une très bonne option. Mais de notre côté, pas très fans des circuits organisés et des arrêts « timés », cela ne nous tentait pas vraiment. Après avoir beaucoup hésité, nous avons finalement décidé de renoncer à visiter Stromboli, et de profiter de Lipari à la place. 

Mon erreur ici ? Ne pas avoir prévu de nuit sur l’île du célèbre volcan. La prochaine fois, je n’y manquerai pas ! Le bon côté ? Nous avons là une très bonne raison de revenir !

Voici quelques infos supplémentaires si vous souhaitez faire l’ascension du Stromboli. Tout d’abord, sachez que les conditions d’ascension varient beaucoup au fil du temps. Il y a encore quelques années, il était possible de grimper jusqu’à 900m d’altitude, au plus proche du cratère et des explosions du volcan. Depuis peu cependant, cet accès est interdit, et à l’heure où j’écris ces mots, il est possible de marcher jusqu’à l’altitude de 290m en autonomie, puis jusqu’à l’observatoire situé à 400m seulement en étant accompagnés d’un guide homologué. Si vous souhaitez vous rapprocher le plus possible du volcan, il vous faudra donc faire appel à une agence. Celle recommandée à l’unanimité par les voyageurs s’appelle Magmatrek. Les guides semblent être à la fois sérieux, très compétents et sympathiques. Je n’ai lu que de très bons avis sur eux. Si vous séjournez sur Stromboli, vous pouvez les contacter par e-mail afin de réserver en direct. Si par contre vous préférez dormir à Lipari, l’agence Da Massimo organise le tour Panarea-Stromboli, et est en partenariat avec Magmatrek pour la partie ascension du volcan. C’est donc l’agence que je conseille dans ce cas là.

  • Pour le dîner, je vous conseille l’Osteria Liparota, qui nous avait été recommandé par notre hôte Davide. Ils servent de très bonnes spécialités locales à base notamment de produits de la mer et de pistaches, très courantes dans toute la Sicile. 
  • Pour un snack typiquement sicilien, ne manquez surtout pas le petit traiteur Mancia E Fui. Au menu : arancini, mini calzone et autres spécialités, toutes savoureuses et faites maison. Une institution sur l’île, où les touristes côtoient les locaux, ce qui est toujours un excellent signe !
  • Enfin, pour une bonne bière choisie parmi une large sélection, et accompagnée ou non d’un savoureux burger ou autre met fait maison, je vous recommande la Taverna di Eolo. Nous y avons passé un bon moment et avons trouvé l’accueil vraiment très gentil.

Marina de Lipari
Rue principale de Lipari
Centre ville de Lipari

Mes deux randonnées coup de coeur

Randonnée sur l'île de Vulcano

Au matin de notre deuxième jour sur les îles Eoliennes, nous décidons de mettre sur le cap sur l’île de Vulcano. Cette petite île, toute proche de Lipari, est réputée pour le volcan qui l’habite, notamment son cratère aux sublimes couleurs. Une randonnée plutôt facile (environ 2h, 4,5 km et 260m de dénivelé positif) permet d’y monter et d’en faire le tour. Les odeurs de souffre y sont paraît-il aussi fortes que le panorama y est sublime ! Mais attention à vos fesses, il vous faudra slalomer entre les fumerolles brûlants du volcan.

Voilà quel était donc notre objectif de la journée. Mais alors que nous petit-déjeunons, notre hôte Davide nous apprend que le cratère est actuellement interdit aux visiteurs, pour cause d’émanations importantes de gaz toxiques. Décidément, après l’Etna et le Stromboli, c’est maintenant Vulcano qui nous refuse son sommet. Déçus, nous décidons tout de même de partir à la découverte de l’île. Et grand bien nous prend !

Petite note ici : nous avons aperçu des touristes ayant décidé de braver l’interdiction et de gravir le sommet de Vulcano. Au delà de la possible dangerosité du site, nous avons également appris que cela pouvait vous coûter une amende bien salée (de mémoire plusieurs milliers d’euros !). A vos risques et périls !

Panorama sur Vulcano depuis Vulcanello

Après seulement 10 minutes d’hydrofoil depuis Lipari, nous amarrons sur Vulcano. L’île est connue pour sa mauvaise odeur soufrée, et très vite, nous sentons en effet les fragrances d’œufs pourris nous frapper de plein fouet. Mais celles-ci ne sont finalement que très localisées au niveau des bains de boues, tout proche de l’arrivée du bateau, et se dissipent rapidement. Elles doivent par contre sûrement être plus fortes au niveau du cratère, mais rien qui ne soit largement supportable à mon avis.

Notre toute première étape nous conduit sur la plage de sable noire, dont la couleur et le volcan en arrière plan en font la particularité. Nous ne nous attardons pas ici, et nous mettons très vite en marche vers un autre point d’intérêt de l’île : Vulcanello. Ce petit cratère éteint, souvent oublié des touristes, est une superbe surprise, et me remet en joie après la déception du petit-déjeuner. Après une montée courte mais raide, c’est un panorama à 360 degrés qui s’offre à nous. D’un côté, la vue sur Vulcano et son cratère fumant. De l’autre, l’île voisine de Lipari. Les couleurs printanières sont sublimes en ce mois de Mai.

Vue depuis Vulcano sur les îles voisines de l'archipel des Eoliennes
Vue sur Vulcano
Vue sur Lipari depuis Vulcanello

C’est pour moi une énigme que ce petit bijou ne soit que très brièvement mentionné dans les guides ou articles de blog. Sans doute que la randonnée au cratère est encore plus incroyable, mais Vulcanello est selon moi un vrai must-do de l’île, et je vous conseille sans hésiter, si votre timing vous le permet, de faire ce petit détour. Je pense que vous ne serez pas déçu.

Après avoir largement profité de cette vue de rêve, nous rebroussons chemin jusqu’au port et partons de l’autre côté de l’île. Nous marchons quelque temps sur un sentier au pied du volcan, nous permettant quelques jolies point de vue sur ce colosse. Après quelques kilomètres, la chaleur nous pousse à faire demi-tour et nous rentrons à Lipari.

Même si nous aurions préféré pouvoir monter au cratère de Vulcano, l’île ne se résume pas à cela, et j’ai vraiment adoré la petite randonnée que nous avons fait. Alors si comme nous, vous jouez de malchance et que l’accès au sommet est interdit, je vous conseille tout de même de ne pas rayer cette île de votre liste. Elle vaut clairement le détour !

Vue du volcan de Vulcano
Cratère fumant de Vulcano
Un bouc à Vulcano

Randonnée sur l'île de Lipari

Comme je le disais plus haut, il serait dommage de ne considérer Lipari que comme une base pour visiter le reste de l’archipel des Eoliennes. Cette île est également très belle, et offre de superbes randonnées.

De notre côté, nous choisissons d’effectuer celle reliant les villages de Pianoconte et de Quattropani. Et comme le point de vue renommé de Quattrochi n’est pas loin du départ, nous la démarrons là, ne rallongeant que très légèrement le parcours. Au total, cette randonnée en aller simple est longue de 10 km et présente 500 m de dénivelé positif.

Pour nous y rendre depuis le centre ville, nous optons pour le bus via la compagnie Urso, dont les horaires sont disponibles sur internet. Fin mai, il y avait environ un bus par heure. En s’organisant bien, cette option nous a paru être la meilleure pour visiter l’île. D’ailleurs, Urso possède plusieurs lignes que vous pouvez combiner afin d’en faire le tour. Outre le prix bas, la facilité (pas de location de scooter) et le fait qu’il soit agréable de se laisser porter, sans avoir à conduire, le gros avantage du bus est qu’il permet de ne pas revenir sur ses pas. Ainsi à l’aller, nous descendons à l’arrêt Quattrochi, et au retour nous le récupérons directement à celui de Quattropani.

Après seulement une dizaine de minutes de bus, nous descendons donc à l’arrêt Quattrochi, le point de vue le plus célèbre de l’île. Sa popularité vient du superbe panorama qu’il offre sur la voisine Vulcano, ainsi que sur un petit « faraglioni », le nom que donnent les Siciliens aux pythons rocheux surgissant des eaux. Après avoir profité du paysage, malheureusement légèrement « flouté » par une brume matinale, nous commençons à marcher.

Point de vue de Quattrochi
Végétation près de Quattrochi

Le début de la ballade, entre Quattrochi et Pianoconte, se fait au bord de la route, et n’est clairement pas le plus intéressant. Heureusement, il se parcourt rapidement.

Peu après Pianoconte, la randonnée débouche enfin sur un terrain plus agréable, non bétonné mais joliment pavé, et la vue devient sublime. Nous longeons la côte ouest de l’île, et découvrons ses beaux paysages, ses figuiers de barbarie et ses fleurs de printemps. Loin de la route, la balade est vraiment belle, en plein cœur de la nature.

Vue depuis Pianoconte
Chemin de randonnée entre Pianoconte et Quattropani
Randonnée Pianoconte Quattropani
Figuiers de Barbarie sur Lipari

Petit à petit, les jumelles de Filicudi et Alicudi, les deux îles les plus à l’ouest de l’archipel, se laissent apercevoir au loin.  Puis au détour d’un virage, c’est finalement notre voisine Salina qui se dévoile à nos yeux. Cette île, toute proche au nord, nous offre sa belle silhouette dont les volcans forment deux cônes jumeaux parfaits. C’est avec ces superbes paysages que la promenade se poursuit un moment.

Vue sur Salina depuis la randonnée entre Pianoconte et Quattropani
Côte de Lipari
Vue sur Salina depuis Lipari

La dernière partie de la randonnée est consacrée à la remontée vers Quattropani. Celle-ci passe notamment par une ancienne mine de kaolin. Sous une intense chaleur, sans aucune ombre et sans le moindre filet d’air, cette étape n’est clairement pas des plus faciles. Heureusement, la beauté des paysages aident à supporter la difficulté. Par temps plus frais cependant, la remontée ne présente aucune complexité majeure.

Après avoir rejoint la route, nous continuons encore sur quelques centaines de mètre jusqu’à Quattropani. A l’entrée du village, un petit bar-restaurant nous attend. Après cette randonnée sous de fortes chaleurs, c’est la récompense dont nous rêvions ! Nous sirotons un verre sur la terrasse dotée d’une vue plongeante sur Salina, en attendant le bus qui nous ramènera à Lipari, et dont l’arrêt est tout près. La vie est belle !

Fin de la randonnée Pianoconte-Quattopani
Fin de la randonnée Pianoconte-Quattopani

Voilà, j’espère que cet article vous aura fait voyager et vous aura convaincu d’inclure les Îles Eoliennes dans votre circuit en Sicile, voir même d’y consacrer tout votre voyage. Et si certaines questions subsistent, n’hésitez pas à laisser un commentaire.

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Image d'épingle avec photo de Lipari
Image d'épingle avec photo de Lipari
Image d'épingle avec photos de Vulcano

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