Le Damaraland, situé dans le quart nord ouest Namibien, est l’une des régions les plus belles du pays. Ici, pas de grande ville, mais des paysages somptueux qui s’étendent à perte de vue, et qui hébergent une faune sauvage et majestueuse. Berceau de plusieurs ethnies, dont les Damaras, les Hereros et plus vers le nord, les Himbas, son histoire est aussi riche que tragique. Les civilisations anciennes qui ont foulées ces terres ont laissé leurs empreintes, à travers de très nombreuses gravures et peintures rupestres.
Cette région est selon moi un incontournable de la Namibie.
Combien de temps y consacrer ?
Nous y sommes nous-mêmes restés deux jours complets, ce qui, comme vous le verrez en conclusion, est finalement bien trop court pour savourer ce sublime coin de la Namibie.
Il n’y a en réalité pas une réponse unique à cette question : le Damaraland est très vaste, et il y a beaucoup de très belles choses à y voir. Je pense que la question est donc à poser à l’envers : avec le temps que vous pouvez y consacrer, que faire ?
Mais pour pouvoir vous répondre, laisser moi d’abord vous raconter notre expérience.
Au programme de notre séjour : le Brandberg et ses éléphants du désert, Twyfelfontein et ses gravures rupestres, et enfin le Grootberg et sa vue époustouflante.
Étape 1 : Le Brandberg
Après une superbe ballade matinale au Spitzkoppe, dont vous pouvez lire l’article complet ici, nous mettons le cap sur notre première étape du Damaraland : le Massif du Brandberg.
Deux heures de gravel road dans de jolis paysages nous amènent au Brandberg White Lady Lodge. Il est 13h, et nous avons réservé le Game Drive des éléphants du désert pour 14h. Juste le temps de nous enregistrer à l’accueil et d’aller choisir notre emplacement de camping pour la nuit. Nous laissons nos chaises afin de marquer notre présence, puis nous retournons à la réception.
Nous embarquons alors à bord d’un véhicule de safari, et partons suivre le lit asséché de la rivière Ugab. Au bout du chemin, là où un filet d’eau subsiste et où la végétation fleurie, nous découvrons les tant espérés pachydermes.
Ils sont un peu moins d’une dizaine, et ils sont magnifiques. Nous restons environ deux heures à les photographier. Le guide bouge le véhicule régulièrement afin que chacun puisse les observer selon un angle nouveau, puis recoupe immédiatement le contact.
Je ne me lasse pas de capturer ces images, ils sont si beaux ! L’un d’eux s’approche alors du camion, il passe tout prêt de moi, baladant sa trompe dans notre direction. C’est très impressionnant, on se sent soudainement tout petit et vraiment vulnérable. Puis il repart comme il est venu, continuant de brouter tranquillement.
Des singes curieux sortent également de leurs cachettes.
De retour au camping, nous apercevons un éléphant solitaire jouant avec un tuyau d’arrosage. Il a réussi à le démonter et récupère l’eau pour s’en asperger.
Nous finissons l’après midi au bord de la piscine du Lodge, qui est également accessible aux campeurs. Le cadre est agréable pour se reposer un peu et boire un verre. Après un joli coucher de soleil, nous dînons au restaurant. Le repas est correct mais sans plus. Par contre, nous avons la chance d’assister à une petite représentation très agréable. Au moment du dessert, le personnel se regroupe et entame des chants Damaras, la fameuse langue des clics. Le moment est convivial et permet de découvrir un peu de la culture de ce peuple, que malheureusement nous n’avons pas beaucoup l’occasion de côtoyer.
Il est l’heure d’aller se coucher, une très grosse journée nous attend demain. Nous rentrons au camping, un peu inquiet de croiser un éléphant, ou même un lion ! Il paraît que l’un d’eux rôde dans les environs depuis quelques semaines. Heureusement, nous ne croisons aucun fauve affamé !
Quelques conseils pour le Game Drive des éléphants du désert
➵ Les places sont limitées (le véhicule peut transporter entre 15 et 20 passagers et était plein lors de notre excursion). Pensez à réserver si vous souhaitez faire le tour.
➵ Le véhicule n’est pas couvert. Pensez bien à prendre chapeau, crème solaire et eau !
➵ Il y a deux tours par jour, un le matin à 8h ou 9h, et un l’après midi à 14h ou 15h (8h-14h en hiver, 9h-15h en été).
➵ Le tour dure environ 3h. Prévoyez donc d’y consacrer la demi journée.
➵ Si vous voyagez avec de très jeunes enfants, je déconseille de faire la sortie avec eux. Le véhicule n’est pas sécurisé, et nous sommes parfois très près des éléphants, ce qui peut faire peur. De même, les cris des enfants peuvent je pense effrayer les éléphants.
➵ Enfin, le tour coûte 30€ par personne (en 2018).
Ou dormir au Brandberg ?
Nous avons séjourné au Brandberg White Lady Lodge, qui est, à ma connaissance, la seule option dans les environs. Ils proposent deux types d’hébergement : un camping et des chambres très simples sans grand charme.
Le camping est également correct, sans être exceptionnel. Ses emplacements sont plutôt grands et disposent du minimum. A noté que les campeurs, comme les résidents des chambres bien sûr, ont accès à l’ensemble des infrastructures du lodge (bar, restaurant, piscine etc.).
Que faire au Brandberg ?
Deux raisons poussent les voyageurs à faire escale au Brandberg : le Game drive des éléphants du désert, et la visite des peintures rupestres de la White Lady.
Malheureusement, faute de temps, nous n’avons pas pu découvrir le second, et j’avoue que cela nous a un peu frustré. Je vous conseille donc de prévoir au moins une journée complète (ou 2 demi-journées) au Brandberg afin de pouvoir faire les deux activités.
Concernant la visite des peintures de la White Lady, voici quelques infos que j’avais récupéré :
➵ Un guide est obligatoire.
➵ La visite dure entre 1h30 et 2h.
➵ Les horaires de visite s’étalent de 8h à 16h30.
➵ Une petite marche est nécessaire afin d’atteindre les peintures rupestres.
Étape 2 : Twyfelfontein
Ce matin, nous nous levons aux aurores (avant même le soleil !) afin de tenir le programme très chargé de la journée. Une fois les tentes repliées, nous mettons le cap sur Twyfelfontein, que nous atteignons après 3h de très belle route.
Cette deuxième étape nous permet de découvrir les fameuses gravures rupestres des Bushman. Le site, inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, en abrite plus de 2000, dont les plus vieilles dateraient de 6000 ans. Il est obligatoire d’être accompagné d’un guide pour faire la visite, mais c’est vraiment un plus car il apporte de nombreuses explications très intéressantes sur l’histoire du lieu, le mode de vie des anciennes tribus et les détails des gravures. Plusieurs boucles sont normalement possibles, mais on ne nous propose que le “Lion Man’s trail”, qui dure 1h environ. Si vous souhaitez rallonger le circuit, n’hésitez pas à le demander. Un détour permet notamment de voir le célèbre “Dancing Kudu”.
Le cadre de la ballade est somptueux, et les gravures sont superbement préservées. Pensez par contre bien à prendre chapeau et crème solaire car il n’y a quasiment pas d’ombre sur le parcours.
Pour résumer, voici les détails pratiques pour la visite des gravures rupestres de Twyfelfontein :
➵ Un guide est obligatoire.
➵ Le prix de la visite (en septembre 2018) était de 100$NAD/pers. L’entrée est à payer à la fondation de conservation du site, qui vous accueillera et vous présentera votre guide. Attention, sa rémunération n’est pas comprise dans ce ticket. Vous êtes donc invités à lui laisser le tip de votre choix.
➵ La boucle du Lion Man’s trail a duré environ 1h. De plus longues boucles sont normalement possibles. N’hésitez pas à le demander à l’accueil.
➵ Pensez à prendre chapeau, crème solaire et eau !
Que faire à Twyfelfontein ?
Même si les gravures rupestres sont une raison à elles-seules de venir visiter Twyfelfontein, elles ne constituent cependant pas la seule attraction de la région. Parmi les autres choses à voir, j’avais notamment repéré la Forêt pétrifiée, les Burnt mountains et le site des Organ Pipes.
Malheureusement nous n’avons pas eu le temps de découvrir ces lieux, je ne peux donc pas vous en dire plus.
Ou dormir à Twyfelfontein ?
Faute de temps, nous n’avons pas séjourné à Twyfelfontein. Cependant, plusieurs lodges ayant vraiment l’air superbes (mais aussi très onéreux) m’avaient fait de l’œil lors de mes préparations : le Camp Kipwe, le Mowani Mountain Camp et le Doro Nawas Camp.
Si votre budget ne le permet pas, que ces deux là sont déjà complets (ce qui était d’ailleurs le cas lors de mes recherche le plus de 9 mois en avance !), ou que vous préférez tout simplement camper, plusieurs options s’offrent à vous : le Granietkope Campsite (camp communautaire ayant de bonnes critiques sur les forums), le camping du Mowani Lodge, ou le Aba-Huab Campsite (apparemment pas extra).
Étape 3 : le Grootberg
Après la visite, nous pique-niquons rapidement au petit bar aménagé à l’accueil du site (n’y sont vendues que quelques boissons), puis nous reprenons la route pour rejoindre le Grootberg.
Là encore, les paysages traversés sont renversant. Nous croisons nos premières girafes, ainsi que 3 zèbres, j’en suis toute émue !
Nous arrivons au Grootberg après 2h-2h30 de route. Le tableau qui se dresse devant nous est étincelant de beauté. Le Lodge est situé sur les flancs d’un magnifique canyon aux couleurs flamboyantes : le plateau de l’Etendeka. Malgré la rivière Klip serpentant en contre-bas, parler de canyon est en réalité une erreur. Il s’agit en fait de très vieux volcans dont les sommets se sont érodés au fil des années, et qui forment aujourd’hui un gigantesque plateau. Le lodge est de plus entièrement géré par la communauté Khoadi/Hoas, au coeur d’un important projet de conservation.
En fin d’après midi, on nous interpelle pour nous proposer d’aller voir des lions qui rôdent en ce moment aux abords du lodge. Des rangers viennent juste de les surprendre avec une carcasse toute fraîche de zèbre. Très étonnés et complètement excités, nous montons dans un des véhicules de safaris et partons à la recherche du roi de la savane. Nous patientons tout d’abord près de la carcasse en espérant qu’ils reviennent chercher leur butin, mais ils n’en font rien et restent tapis dans les fourrés. Les rangers les ont repérés mais ils sont trop loin pour que nous les voyions. Finalement, nous décidons de nous en approcher et nous les apercevons enfin : ce sont en fait trois superbes lionnes. Le moment est tellement intense ! Les découvrir ici, en pleine nature, à la tombée de la nuit. Cet instant restera l’un des plus forts du voyage.
Nous finissons la soirée avec un bon dîner au lodge. Comme la veille au White Lady Lodge, le personnel clôt le repas avec quelques chants Damaras.
Que faire au Grootberg ?
Outre le fait de se reposer un peu et de savourer tranquillement la vue exceptionnelle depuis la terrasse de son bungalow (ou depuis la piscine !), vous pouvez également participer à de nombreuses activités proposées par le Lodge. Elles permettent de profiter pleinement de toutes les merveilles de la région : ses paysages exceptionnels et sa faune incroyable.
Au programme, vous pourrez donc :
➵ Effectuer une marche guidée au sommet du plateau.
➵ Observer les éléphants du désert lors d’un Game Drive.
➵ Partir à la recherche des rhinocéros.
➵ Aller à la rencontre d’une tribu Damara de la communauté Khoadi/Hoas avec un guide.
A notre plus grand regret, nous n’avons malheureusement pas eu le temps de profiter de ces activités.
Ou dormir au Grootberg ?
Si vous pouvez vous le permettre, je vous conseille vraiment le Grootberg Lodge. Situé à flanc de canyon, il bénéficie d’un environnement réellement privilégié. Sa vue est à couper le souffle et ses bungalows sont agréables. L’été, il doit être super de se rafraîchir dans la piscine. Comme je l’indiquais plus haut, de nombreuses activités permettant de jouir de la nature exceptionnelle du Grootberg sont proposées par le Lodge. Je conseille donc d’y séjourner au moins deux nuits afin d’en profiter pleinement.
Si vous préférez dormir sous la tente, un camping géré par les mêmes propriétaires est situé 30 kilomètres plus loin sur la C40 : le Hoada Campsite. Je ne l’ai personnellement pas visité, mais les photos sont très attirantes. Les activités du Lodge sont de plus également ouvertes aux campeurs, mais selon ce qui est écrit sur le site, elles ne peuvent à priori pas être réservées à l’avance.
Le bilan de nos 3 jours dans le Damaraland
Ces deux jours passés dans le Damaraland ont été très riches en découvertes. Pourtant, ils nous laissent finalement assez frustrés. Nous avons parcourus des endroits superbes mais n’avons pas eu le temps d’en profiter vraiment.
Le paysage du Grootberg est vraiment sublime, et le lodge merveilleusement placé. Mais y arriver en fin d’après midi pour en repartir le lendemain laisse vraiment un goût amer. En deux semaines, j’abandonnerai donc cette étape. Non pas qu’elle ne vaille pas le détour ! Mais je pense qu’il faut y séjourner au moins deux nuits afin de participer à certaines activités proposées par le lodge, comme par exemple le Rhino tracking ou le Walking tour sur le plateau de l’Etendeka. Et malheureusement, en deux semaines, ce n’est pas vraiment possible.
Voilà le circuit que je conseillerais donc pour quelques jours dans le Damaraland :
3 jours dans le Damaraland :
➵ J1: Route du Spitzkoppe au Brandberg le matin, puis Game Drive des Éléphants du désert au Brandberg White Lady Lodge.
➵ J2: Randonnée de la White Lady le matin, puis route jusqu’à Twyfelfontein. En fonction de l’heure d’arrivee, possibilité de voir l’une des autres activités du lieu (forêt pétrifiée, etc.)
➵ J3: Visite des gravures rupestres à l’ouverture du site, puis route vers Etosha.
Si vous pouvez rallonger de quelques jours, alors je vous conseillerais de suivre le même programme, puis de rajouter l’étape au Grootberg. Voici ce que donnerait donc le programme.
5 jours dans le Damaraland :
➵ J1 et J2: idem que le programme de 3 jours.
➵ J3: Visites des gravures rupestres le matin, puis route jusqu’au Grootberg.
➵ J4: Journée complète d’activités au Grootberg.
➵ J5: Route vers Etosha.
« Et si j’ai encore plus de temps ? »
Quelle chance ! Dans ces cas là, il est également possible (et même chaudement recommandé par certains) de consacrer une journée (ou plus) dans la concession de Palmwag. Au programme, un safari en self-drive à la recherche, notamment, des éléphants et rhinocéros du désert. Vous pouvez séjourner directement au Palmwag Lodge, ou rester une nuit de plus au Grootberg Lodge et partir à la découverte de la réserve sur la journée. Seuls 30 km séparent les deux points d’intérêt.
Voilà, j’espère que cet article vous aura fait voyager et vous aura convaincu d’inclure le Damaraland dans votre circuit en Namibie.
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