Un voyage en Bolivie est souvent chamboulé par de nombreux imprévus. Le nôtre n’a d’ailleurs pas fait exception à la règle, et nous n’avons malheureusement pas pu suivre tout le programme que nous avions organisé. Je vous détaille donc dans cet article nos deux itinéraires de 15 jours : celui prévu, et bien sûr celui réellement vécu. Vous retrouverez sur la carte l’itinéraire que nous avons finalement suivi en orange, et les principales étapes manquées en bleu.
En complément de mon carnet de route et du récit jour par jour de notre road-trip, je vous livre également mes coups de coeurs, mes hébergements, ainsi que de nombreuses informations qui je l’espère pourrons vous aider à organiser votre propre voyage en Bolivie.
J1 : Arrivée à Sucre
Après trois vols, deux escales (à Madrid et Santa Cruz) et quinze heures d’avion, nous arrivons enfin à destination : Sucre, capitale de la Bolivie.
Durant tout le dernier vol Santa Cruz – Sucre, je suis restée scotchée au hublot, fascinée par les superbes paysages que nous survolions. J’ai notamment pu admirer le Parc National d’Amboro, qui m’a vraiment donné envie de revenir le découvrir, et pu apercevoir les superbes reliefs qui nous serviraient de décor pour nos prochains jours dans les alentours de Sucre.
Les bagages récupérés, nous retirons nos premiers BOB (monnaie locale : le « Bolivianos ») puis prenons un taxi officiel afin de rejoindre la ville, située à 30 kilomètres de l’aéroport. Les paysages sont déjà très beaux, et nous sommes tout de suite mis dans l’ambiance : le taxi conduit « à la bolivienne », une technique très particulière composée de klaxon et de trajectoires à la « Mario Kart ». (Nous découvrirons plus tard que la conduite de Sucre était pourtant plutôt soft comparée à celle de La Paz !).
Nous rejoignons de suite notre hôtel « El Jardin de Su Merced », un superbe hébergement que je recommande vivement ! Notre chambre n’est pas encore prête, mais Carmen, la propriétaire, nous propose gentiment de profiter du petit-déjeuner et des parties communes, notamment du superbe jardin avec vue plongeante sur la ville. Après un en-cas revigorant, nous nous installons donc sur les chaises longues, au soleil, et nous reposons une petite heure.
Carmen nous informe également que deux jours plus tard, le premier dimanche de Septembre plus exactement, le pays célèbre « El día del peatón » : la journée du piéton. Aucune voiture n’est alors autorisée à circuler, et ce dans toutes les villes Boliviennes ! Cette nouvelle chamboule bien notre programme puisque nous avions prévu de quitter Sucre pour rejoindre la ville de Potosi justement ce jour là. Un imprévu malheureux qui marque en réalité le tout premier d’une longue liste que nous réserve le pays … Continuez le récit et vous comprendrez !
Après nous être installés et rafraîchis dans notre immense et très jolie chambre, nous partons enfin découvrir la ville.
Sucre est surnommée la ville Blanche, en raison bien sur de la couleur de ses murs. Il faut dire qu’après avoir visité plusieurs villes Boliviennes, il est en réalité assez rare que les maisons soient peintes ou recouvertes d’enduits. Les briques sont souvent laissées à nu, donnant à la fois une impression d’inachevé, mais aussi de naturel.
A Sucre cependant, la plupart des constructions sont peintes en blanc, ce qui donne une jolie harmonie à la ville.
Nous nous promenons dans ses rues, croisons avec joie nos premières Cholitas (les dames habillées en tenues traditionnelles, très nombreuses en Bolivie), et découvrons les différents points d’intérêts.
Que faire à Sucre ?
➵ Découvrir la Plaza 25 de Mayo, centre névralgique de Sucre, et voir la vie s’y dérouler. Elle est entourée de la Casa de la Libertad d’un côté, et de la cathédrale Notre Dame de Guadalupe de l’autre. La vie bat son plein sur cette jolie place, et il y fait bon vivre.
➵ Arpenter les étales du Mercado Central et, pour les estomacs courageux, déguster un bon jus de fruit frais ou savourer l’un des plats traditionnels à la cantine de l’étage. Venant tout juste d’arriver et ne souhaitant pas tenter le diable tout de suite, nous n’avons pas testé, mais cela donnait en tout cas très envie !
➵ Se promener dans le parc Simon Bolivar, et aller voir sa « Tour Eiffel ». La Parisienne qui vous parle dira cependant que cela n’a rien de bien impressionnant. Mais quelle prétentieuse !
➵ Aller admirer le panorama de la ville depuis le mirador de la Recoleta.
➵ Et enfin, mon coup de coeur de la journée : grimper sur le toit du temple San Felipe Neri et contempler la ville vue d’en haut. Je vous conseille vraiment d’y faire un tour. Vous pourrez y admirer les clochers qui parsèment la ville, les murs blancs qui la composent et les montagnes qui l’entourent.
Petit conseil pratique : si vous trouvez la porte fermée, n’hésitez pas à sonner à la porte sur laquelle figure le panneau « Museo San Felipe Neri ». Ils viendront vous ouvrir. L’entrée coûte 15 Bs et vous donne accès au cloitre et aux toits.
A midi, nous nous posons à la terrasse du petit restaurant “El Patio”, l’une des meilleures adresses (paraît-il !) pour déguster la spécialité locale, les salteñas, une sorte d’empanadas fourrées à la viande ou au poulet (non non, le poulet n’est pas une viande ;-)), et dont la pâte est légèrement sucrée. Cela peut paraître étrange dit comme cela, mais nous goûtons les deux garnitures et elles sont chacunes vraiment délicieuses ! Je recommande sans hésitation.
Une version végétarienne existe aussi, mais n’est pas préparée à El Patio. Vous pouvez par contre la déguster dans le restaurant Salteneria Flores (je ne l’ai moi-même pas testé).
Le soir, nous dinons tôt (décalage horaire oblige !) au Condor Café. La clientèle est 100% occidentale, mais l’ambiance est sympa et le repas très bon.
El jardin de Su Merced, Sucre
Un superbe hôtel, très propre, décoré avec goût, et doté d'un magnifique jardin à la vue plongeante sur toute la ville de Sucre. Il est situé tout proche du centre, mais excentré juste ce qu'il faut afin d’être au calme du tumulte de la ville. Carmen, la propriétaire, est très sympathique et parle couramment le Français. Un vrai petit havre de paix !
J2 : Journée manquée au cratère de Maragua. En route pour Potosi !
Notre programme prévoyait aujourd’hui une excursion en self-drive jusqu’au superbe cratère de Maragua. J’attendais beaucoup cette journée et j’avais hâte de découvrir les environs de Sucre. Malheureusement, comme déjà mentionné, notre planning initial est chamboulé par « el dia del peaton », qui nous empêche de prendre la voiture le lendemain comme prévu.
Deux choix s’offrent donc à nous :
➵ Première option : rester une nuit supplémentaire à Sucre, puis rejoindre Uyuni d’une traite, sans escale dans la région de Potosi. Cette option nous permettrait de maintenir notre excursion à Maragua, et de profiter de la ville de Sucre sans voiture, ce qui doit indéniablement être agréable, la pollution nous ayant vraiment gêné dans toutes les villes du pays !
➵ Deuxième option : avancer notre départ d’une journée, et passer deux nuits dans la région de Potosi.
Bien que j’ai très envie de voir Maragua, une chose m’inquiète avec l’option numéro 1 : l’acclimatation à l’altitude. Sucre n’est en effet qu’à 2800 mètres, ce qui en fait une super première étape pour débuter son acclimatation, mais n’est pas suffisante pour être vraiment sereine avant d’entamer notre tour dans le Sud Lipez, durant lequel la première nuit est prévue à 4600 mètres ! Ne passer qu’une seule nuit au dessus de 3500 mètres (Uyuni se trouve à 3700 mètres) m’inquiète donc vraiment. La volonté de maximiser nos chances d’une bonne acclimatation motive donc notre choix : nous prenons l’option 2. Dommage pour Maragua !
Je ne sais pas si nous ne sommes pas très sensibles à l’altitude ou si ce choix était vraiment le bon, mais en tout cas, nous n’avons jamais souffert de nausée ou de maux de tête ! Seul l’essoufflement (inévitable je pense) était présent.
Même si nous n’avons pas pu faire cette excursion, je vous livre quand même le résultat de mes recherches à ce sujet.
Comment visiter le Cratère de Maragua ?
Cette excursion est généralement proposée par les agences sur un, deux ou trois jours :
➵ Sur la journée, une voiture vous amène jusqu’à Chataquila, une minuscule petite bourgade que seule (ou presque) compose une petite chapelle. Ce point marque le départ du sentier de randonnée « el camino del inca », chemin pavé datant de l’époque pré-colombienne et ayant été repris par les Incas (d’où son nom !). Vous débutez alors une marche toute en descente (super pour l’acclimatation) d’environ deux heures sur le sentier. Arrivé(es) au bout, la voiture vous récupère puis vous amène au tant attendu cratère de Maragua, une formation géologique qui n’a en réalité apparemment rien d’un vrai cratère. Il serait en fait simplement dû à la tectonique des plaques. Ici, plusieurs ballades sont prévues, ainsi qu’un déjeuner qui, d’après tous les témoignages que j’ai pu lire, est souvent dégusté au pied d’une petite cascade. La journée se termine enfin par le retour en voiture jusqu’à la ville de Sucre.
➵ Ce même parcours peut également être effectué sous forme de trek en deux ou trois jours. Les points de départ (Chataquila) et d’arrivée (Cratère de Maragua) sont les mêmes, mais le tronçon en voiture qui relie la fin du Chemin de l’Inca au cratère est remplacé par de la randonnée. La nuit est me semble-t-il prévue chez l’habitant. Ce trek peut-être effectué via une agence ou bien fait en toute autonomie. Dans ce deuxième cas, il faut seulement trouver le moyen de se rendre à Chataquila (par bus/collectivo ou en taxi), et à la fin du trek de revenir sur Sucre. Si cela vous intéresse, plusieurs articles de blog expliquent comment faire, et racontent leur expérience.
Concernant les agences, j’avais repéré Joy Ride ou Condor Trekkers. Je ne les ai pas personnellement testé, mais les avis étaient très bons. Dans notre cas, ayant une voiture, nous avions prévu de rejoindre le cratère de Maragua en self-drive.
Nous partons donc récupérer notre véhicule chez Biz Rent a Car, une petite agence locale basée à Sucre que nous recommandons avec plaisir ! L’une de leurs employés, Alejandra, parle très bien français. C’est avec elle que j’avais pu échanger par mail pour effectuer la réservation. Étant en vacances lors du retrait du véhicule, c’est sa collègue qui s’occupe de nous sur place. Elle ne parle pas français (ni d’ailleurs anglais) mais elle est également charmante et très professionnelle.
Après avoir remplis tous les papiers nécessaires et fait le tour de la voiture, nous partons enfin découvrir le pays. Nous faisons quelques courses au supermarché situé juste à côté de l’agence, puis nous nous mettons en route.
Un peu frustrée de ne pas pouvoir voir le Cratère de Maragua, j’insiste pour que nous fassions un petit détour à Chataquila. La route pour s’y rendre commence par une partie goudronnée, enchaîne ensuite avec des pavés et se termine par de la piste. Ce n’est pas particulièrement difficile mais avec notre petit 4×4, nous y allons doucement. Les paysages rencontrés sont jolis, tout comme l’est le point de vue une fois arrivés en haut. Ceci dit, si vous n’avez comme nous pas le temps de continuer la ballade plus loin, je dois bien avouer que le détour n’en vaut pas vraiment la peine.
Nous rebroussons finalement chemin et mettons le cap sur Potosi, la ville la plus haute du monde ! Les paysages croisés en chemin sont très beaux. Seuls les détritus laissés sur les bas-côtés (et malheureusement assez nombreux) viennent un peu gâcher le tableau. Nous faisons un arrêt au Puente Mendès, un pont suspendu construit en 1890 et qui permet de traverser le Rio Pilcomayo.
La route est bitumée, mais les virages se succèdent et la voiture peine à monter les très nombreuses côtes. Est-ce le moteur qui est un peu léger ou bien l’altitude qui le fait ramer ? Je ne saurais le dire. Quoi qu’il en soit, nous avançons à pas de tortue et consommons beaucoup de carburant. Pauvre planète !
Nous arrivons après environ 2h30 à Potosi, et filons directement à notre hébergement : la superbe Hacienda Cayara. Pour l’atteindre, nous devons emprunter une piste qui suit le lit d’une rivière et s’enfonce dans une très jolie vallée colorée. Nous atteignons enfin notre point de chute, et il se révèle être un véritable oasis niché au coeur d’un tout petit village.
La Hacienda Cayara est l’une des plus vieilles hacienda du pays. Elle a été construite par les Espagnols en 1557 puis rachetée par des propriétaires français. Elle se situe dans une région anciennement peuplée par les Incas, dont les cultures en terrasses sont encore bien visibles aujourd’hui. Un petit musée retrace l’histoire de la hacienda et permet de découvrir les appartements et les affaires des propriétaires successifs.
Nous finissons la journée par un moment de détente au coin du feu, dans le salon commun, ainsi qu’un bon dîner au restaurant de l’hôtel.
Hotel Museo Cayara, Potosi
Un coup de coeur pour cet hôtel vraiment unique, niché au sein d'une magnifique propriété. Tout y est réuni pour que vous puissiez passer un vrai moment de détente : environnement sublime, calme absolu, chambres confortables, personnel charmant et au petit soin. Les deux nuits où nous avions séjourné n'étaient finalement pas de trop. Je recommande à 100% !
J3 : Superbes randonnées d'acclimatation à Cayara
Aujourd’hui, « journée des piétons » oblige, c’est randonnée ! Et comme nous sommes arrivés plus tôt que prévu à Cayara, nous pouvons vraiment prendre notre temps pour découvrir les environs.
Sur l’application maps.me, nous repérons un premier chemin vers une cascade et un mirador, et décidons donc d’y faire notre première ballade. La route pour y accéder est très facile, et le chemin très bien indiqué sur l’application.
Dans le village, nous croisons plusieurs cholitas ainsi que quelques ânes. C’est agréable de découvrir la vie d’un « vrai » village Bolivien. Nous apprécierons vraiment cette étape pour son authenticité et son caractère totalement ressourçant.
Après quelques minutes de marche, nous atteignons déjà la cascade. Elle n’était vraiment pas loin ! Créée de manière artificielle, elle permet d’alimenter la petite centrale hydroélectrique nichée à ses pieds. Cette centrale, aujourd’hui centenaire, permet de produire l’énergie de l’ensemble des villages alentours.
Nous continuons la route et prenons de la hauteur en direction du point de vue. Mais à cette altitude (3500 mètres), la montée est vraiment rude ! L’essoufflement me gagne très rapidement, j’avance à la vitesse d’une tortue, et je suis obligée de multiplier les pauses. Cependant, je ne me décourage pas, bien aidée par les encouragements de mon chéri, mais surtout par la sublime vue qui s’offre à nous. La vallée colorée, les cultures en terrasses et les montagnes alentours forment un panorama splendide.
Nous sommes intrigués par les très nombreuses cultures à flanc de colline qui montent presque jusqu’au sommet des montagnes. Celles-ci ne sont de toute évidence plus utilisées, mais l’étaient du temps des incas. Nous apprendrons en revenant à l’hôtel qu’il s’agissait essentiellement de cultures de pomme de terre (papas en espagnol).
Nous arrivons finalement au mirador. Et on peut dire que je ne regrette pas un instant mes efforts : la vue sur la vallée est tout simplement splendide ! Mais la surprise est encore plus grande. C’est en réalité un panorama à 360° qui nous est offert en spectacle.
Nous profitons pleinement de ce cadre inspirant calme et sérénité.
Nous rebroussons finalement chemin et retournons tranquillement jusqu’à la Hacienda.
Après un bon repas, nous partons pour une deuxième promenade. Nous nous dirigeons cette fois de l’autre côté du village, passons devant la laiterie, puis bifurquons à droite et longeons la route qui, de nouveau, prend un peu de hauteur.
La montée n’est pour moi pas plus facile que celle du matin, mais là encore, les paysages valent chacun de mes efforts. Arrivés au sommet, nous apercevons alors la ville de Potosi.
La journée s’achève de nouveau par un bon repas au restaurant de la Hacienda, et un dernier mate de coca au coin du feu.
J4 : En route pour Uyuni
Aujourd’hui, le programme principal est de reprendre la route en direction de la ville d’Uyuni.
Après un bon petit-déjeuner, nous visitons d’abord le musée de la Hacienda. Nous y apprenons l’histoire du lieu, découvrons les affaires et appartements des premiers propriétaires, la bibliothèque de famille comptant de très vieux livres, la petite chapelle ainsi que la salle des armes.
La visite terminée, nous remontons à bord de notre Grand Vitara et mettons le cap sur Uyuni. Le 4×4 consomme énormément, nous faisons donc le plein d’essence à Potosi, mais ne nous y arrêtons pas plus longtemps. Nous n’avons jamais été très ville, et celle-ci (sûrement à tord !) ne nous attire pas vraiment. Si vous souhaitez visiter Potosi, il y a néanmoins plusieurs choses à voir.
Que faire à Potosi ?
Perchée à 4070 mètres d’altitude, Potosi est souvent considérée comme la plus haute ville du monde. Parmi les diverses activités à effectuer, deux sont souvent considérées comme « incontournables » : la « casa de la moneda » (la maison de la monnaie), et les mines d’argent.
➵ Avec ses environs bourrés de minéraux (or, argent, zinc, etc.), et notamment la montagne « Cerro Rico » qui la domine, Potosi fut autrefois une ville très riche. « !Vale un Potosí! » est d’ailleurs une expression apparemment célèbre en Espagne, et signée Don Quichotte, qui exprime la valeur inestimable d’un bien. Ce n’est aujourd’hui plus le cas, mais la maison de la monnaie semble être un superbe témoignage de cette époque. Elle est d’ailleurs considérée par beaucoup comme le plus beau musée du pays. A posteriori, j’avoue regretter de ne pas l’avoir visité.
➵ En ce qui concerne les mines par contre, les avis divergent. Il est important de savoir que celles-ci sont toujours en exploitation. Si vous décidez d’en faire la visite, vous serez donc en compagnie de vrais mineurs en pleine activité. Et une activité extrêmement difficile ! L’âge d’or de l’extraction de minerais étant révolu, les conditions y sont extrêmement durs, les dangers omniprésents, et la pauvreté extrême. Visiter les mines, c’est donc être témoin de cette misère. Certains trouvent l’expérience extrêmement enrichissante, car elle permet d’en ressortir plus humble. Pour notre part, nous craignions beaucoup le fameux « tourisme de la misère », l’impression d’être voyeurs face à une souffrance réelle. Nous n’avons donc pas beaucoup hésité avant de prendre notre décision : nous ne visiterions pas les mines de Potosi. Si cela vous intéresse néanmoins (et cela est tout à fait louable), renseignez-vous bien sur les différentes agences. Certaines sont connues pour être très respectueuses des mineurs, et ne conçoivent pas l’expérience comme un spectacle à sensation. C’est selon moi bien évidemment essentiel !
Nous reprenons donc immédiatement la route en direction du célèbre Salar de Uyuni. Les déchets jonchant les bords mis à part, la route reliant les villes de Potosi et d’Uyuni est vraiment superbe. A ce titre, je vous recommande vraiment de la parcourir de jour, et ce même si vous voyagez en bus.
Nous découvrons les premiers paysages de bodefal, sorte de marécage typique de Bolivie, et dans lesquels lamas et alpagas paissent tranquillement. Des panneaux de signalisation viennent d’ailleurs nous rappeler à tout bout de champ le danger de rencontrer les fameux camélidés en travers de notre chemin. De nombreux canyons et autres reliefs ponctuent également le chemin. Plusieurs arrets « miradors » sont aménagés en bord de route, mais ils ne sont finalement jamais aux endroits dotés des meilleures vues. L’intention était bonne, la réalisation reste à améliorer un peu.
Arrivés à Uyuni, nous déposons nos affaires à l’hôtel puis décidons de nous rendre au célèbre « cimetière de train » situé en bordure de la ville. Celui-ci constitue généralement la première (ou dernière) étape d’un tour sur le Salar et/ou dans le Sud Lipez. Mais sachant que nous pourrions le visiter par nous-mêmes la veille, et ne faisant pas partie de notre liste des « Must See », je l’avais volontairement fait supprimer de notre programme.
Nous ne resterons finalement que quelques minutes sur le site. Pour être honnête, je ne peux vraiment pas dire que l’endroit nous ait charmé. Les détritus qui recouvrent le sol nous refroidissent dès notre arrivée. Nous persévérons quand même un peu et avançons au milieu des carcasses de trains. Mais rien n’y fait. Certes certains squelettes de locomotives se prêtent à de jolies photos, mais le cadre environnant nous enlève tout enthousiasme. Nous rebroussons donc rapidement chemin et reprenons la direction de l’hôtel.
Sur la route, nous découvrons la ville d’Uyuni. Généralement peu appréciée des voyageurs, elle est souvent décrite comme « ville dortoir » dont l’unique intérêt est d’être la porte d’entrée sur le Salar. Et en effet, Uyuni ne présente pas beaucoup de charme. Ce qui nous étonne le plus est son manque cruel d’entretien : les routes sont défoncées et les bâtiments plutôt dépouillés. Il est vrai que cela est très courant en Bolivie, mais Uyuni attirant la majorité du tourisme du pays, elle pourrait selon nous pouvoir être en meilleur état.
Devant le marché central, nous croisons également quelques manifestants … mais n’y prêtons pas vraiment attention. Comme vous allez le voir, nous le regretterons quelques jours plus tard !
Partant pour plusieurs jours avec un guide, nous avons prévu de laisser notre 4×4 à Uyuni et de le récupérer à notre retour. Sur les conseils de l’hôtel, nous le déposons donc dans un petit garage surveillé, non loin de là. Nous partons ensuite dîner chez Donna Isabella, une petite pizzeria dont la particularité est de préparer la pâte avec de la farine de quinoa. Le cadre n’est pas exceptionnel mais les pizzas sont bonnes. Je recommande ce petit restaurant.
La journée du lendemain s’annonçant longue, nous rentrons nous coucher tôt. Un peu de repos avant notre montée à plus de 4500 mètres d’altitude !
Hotel La Petite Porte, Uyuni
De l'extérieur, rien ne laisse imaginer le bel hôtel qui se cache derrière la porte. Un grand patio permet d'accéder aux très jolies chambres meublées avec goût et dotées de tout le confort nécessaire. Le petit déjeuner est préparé maison, varié et délicieux. Des DVDs sont de plus accessibles en libre-service pour une pause cinéma dans le nid douillet de sa chambre.
J5-J6-J7 : Un tour inoubliable dans le Lipez Bolivien
Ces trois jours dans l’extreme sud Bolivien nous en mettent plein les yeux ! C’est véritablement le gros coup de cœur de notre voyage. Au programme :
➵ Jour 1 : Vallée des roches, Laguna Negra, Route des Joyaux et Désert de Siloli.
➵ Jour 2 : Arbol de Piedra, Laguna Colorada ❤, Desert de Dali, Laguna Verde et Termes de Polques.
➵ Jour 2 : Laguna Katal, Canyon del Anaconda et le très attendu Salar de Uyuni.
Retrouvez le récit détaillé de cet incroyable tour dans mon article dédié au Sud Lipez [article en cours d’écriture]. Je vous y livre aussi tous mes conseils et tout ce qu’il faut savoir pour y organiser une visite inoubliable.
Les deux premiers jours se déroulent comme prévus, mais à la fin du deuxième, Abel (notre super chauffeur !) nous annonce qu’un bloqueo vient d’être mis en place à Uyuni, et que nous risquons de ne pas pouvoir rentrer le lendemain comme prévu.
Mais qu’est ce qu’un bloqueo ? C’est une manière de protester très courante en Bolivie : les manifestants bloquent tout accès à une ville. Impossible donc ni d’y rentrer ni d’en sortir. Cela est tellement fréquent ici que certains disent même « si tu n’as pas vecu de bloqueo, c’est que tu n’as pas vraiment vu la Bolivie » …
Nous nous couchons ce deuxième soir et entamons notre troisième journée avec l’espoir de rentrer quand même. Mais en début d’après-midi, alors que nous déjeunons sur le Salar, le verdict tombe : nous ne pourrons pas retourner à Uyuni ce soir. C’est ainsi que notre tour de 3 jours se transforme en un tour de 4. Abel nous propose de rebrousser chemin en direction de son village natal, Santiago de Agencha, et d’y passer la nuit.
Nos sentiments sont alors mitigés : nous sommes bien sûr déçus de ne pas pouvoir suivre notre programme initial. Mais nous sommes également ravis de découvrir le village d’Abel, ainsi que la rive nord du Salar. Je vous raconte tout ça plus en détail dans mon article ici [article en cours d’écriture].
J8 : Le Salar de Uyuni
Le tour devant s’être terminé la veille, nous devions normalement récupérer notre 4×4 à Uyuni et quitter la ville en direction du superbe (paraît-il !) Parc de Sajama. Le programme ayant été chamboulé, nous profitons une journée de plus du Salar de Uyuni en compagnie de notre ami Abel. Nous visitons la célèbre Isla Incahuasi, et avons la chance de randonner un peu sur le volcan Tunupa. Là encore, je vous raconte tout ça dans mon article dédié au Sud Lipez et au Salar de Uyuni [article en cours d’écriture].
Vers 17h, nous quittons le Tunupa et nous mettons en route pour notre retour à Uyuni. Le bloqueo doit normalement être levé à 18h, nous partons confiant. Mais à 18h15, Abel reçoit un coup de fil : le barrage ne sera pas enlevé, bien au contraire ! Ils le prolongent de manière « indéterminée ». Après une hésitation, Abel décide de tenter quand même un retour à la ville. Mais à l’arrivée en bordure du salar, nous nous rendons à l’évidence : cela ne sera pas si simple. Des manifestants semblent « patrouiller » pour s’assurer que personne ne rentre. La situation est réellement très stressante : le soleil vient de disparaître, nous sommes à court d’essence, et notre chauffeur, très concentré et silencieux, avance à pas de loup, regardant sans cesse partout autour de lui, et coupant les phares dès l’approche d’une voiture. Sachant que les « bloqueurs » peuvent se montrer violent envers les gens cherchant à forcer le passage, nous sommes très inquiets. Finalement, après avoir tourné en rond pendant un moment, nous renonçons à revenir à Uyuni mais entrons, tout aussi discrètement, dans la ville de Colchani, située à 20km d’Uyuni. Nous trouvons un hôtel très confortable (mais pas vraiment bon marché !) et pouvons enfin souffler. La situation serait donc réglée si nous n’avions pas laissé notre voiture de location ainsi que nos valises à Uyuni … Grâce à l’incroyable Flabia Barral, qui a organisé notre tour (et dont je vous parle dans mon article ici [en cours d’écriture]), nous réussissons à récupérer nos valises, qui sont exfiltrées en pleine nuit (comment ? Cela reste un mystère !) et nous sont apportées à 2h du matin à l’hôtel. Par contre, nous ne reverrons jamais notre voiture, que nous décidons d’abandonner à Uyuni. A posteriori, nous savons que cette décision était la bonne : le bloqueo durera finalement 10 jours !
Hotel Luna Salada, Colchani
Un hôtel de standing entièrement construit en sel (un classique dans la région). Le complexe est immense et suit les standards occidentaux, l'authenticité manque, mais le confort est indéniable. Les chambres sont propres, très confortables et possèdent une belle vue sur le Salar. L'hôtel est également doté de toutes les commodités : bar, restaurant etc.
J9 : Journée manquée au Parc de Sajama - cap sur La Paz
Les événements (bloqueo et abandon de notre 4×4) nous obligent bien sûr à considérablement modifier notre programme. Impossible de rejoindre le Parc de Sajama, à mon plus grand regret !
Il est bien sûr possible de s’y rendre en bus, mais cela est très long (3 lignes différentes depuis Uyuni, quand il n’y a pas de bloqueo !). Étant déjà bien en retard sur notre planning, nous n’en avons tout simplement pas le temps. Sur la proposition de Flabia Barral, nous décidons donc d’engager Abel une journée supplémentaire afin qu’il nous conduise à La Paz. Les manifestants d’Uyuni étant très malins, ils ne bloquent pas que l’accès direct à la ville, mais ont également érigé un barrage entre Colchani et Oruro. Nous sommes donc obligés de faire un grand détour et de repasser par la rive nord du Salar, de contourner le volcan Tunupa puis de suivre une piste avant de rejoindre la route juste avant Santiago de Huari. Cela rallonge beaucoup notre trajet. Nous passons donc la journée complète dans la voiture, à discuter avec Abel de tout et de rien, avant d’arriver, épuisés, à 20h à La Paz. Peut-être est-ce dû au très mauvais temps que nous avons ce jour là, mais la route est beaucoup moins jolie que celles dont nous avons l’habitude en Bolivie. Au vu de mon expérience, je pense donc que contrairement à ce que je recommandais entre Sucre et Uyuni, ici, il n’est pas forcément nécessaire d’effectuer le trajet de jour. Un bus de nuit vous permettra sans regret de rallier la ville de La Paz sans perdre de temps.
Un petit mot tout de même sur notre plan initial : nous avions prévu de consacrer cette journée à la découverte du Parc de Sajama. Au programme : petite randonnée à partir des geysers en direction des lagunes d’altitude, eaux thermales, forêt de queñua, et mirador ! N’y étant finalement pas allée, je ne peux malheureusement pas écrire d’article à ce sujet.
Qhini Hotel Boutique, La Paz
Un charmant petit hôtel à recommander ! Les chambres sont très simples mais très propres, l'espace commun est agréable, et le petit déjeuner bien frais. Mais le plus gros atout de l'établissement reste l'accueil vraiment chaleureux des propriétaires, ainsi que leurs excellents conseils. Attention par contre, l'hôtel est assez éloigné du centre de La Paz . Vous pouvez cependant vous y rendre via le téléphérique qui passe juste au-dessus (attention, ça grimpe fort !). Notez également qu'il y a peu de restaurant autour, mais qu'il vous est possible de vous faire livrer de la nourriture directement dans votre chambre (nous ne pouvions pas rêver mieux après cette longue journée de voiture).
J10 : Découverte de La Paz
Nous ne devions initialement pas visiter La Paz avant notre dernière journée de voyage. Mais étant sur place, nous en profitons évidemment pour découvrir la ville. Sur les précieux conseils de notre hôte à l’hôtel Qhini, nous rejoignons le centre ville via le réseau de télécabine « Mi Teleferico ». Ces « oeufs » permettent de relier l’ensemble de la ville, ce qui, en plus d’offrir aux touristes un moyen de transport très agréable, permet surtout de désenclaver les quartiers pauvres, situés dans les hauteurs, de ceux plus riches, en bas. Le projet est vraiment réussi : le téléphérique est en très bon état et les lignes quadrillent plutôt bien la ville. Et si les rues de La Paz ne brillent pas d’une beauté exceptionnelle, la ville prend par contre tout son charme vue de haut, les montagnes de la Cordillère Royale en toile de fond (lorsque la chance vous sourie et que les nuages s’écartent).
Nous descendons à l’arrêt Armentia, sur la ligne Naranja, et prenons la direction du centre. Nous découvrons la célèbre Calle Jaen, qui serait la plus vieille rue de la ville, véritable vestige de l’époque coloniale. La Cholitas qui nous y dépasse accroît encore le charme du lieu. Nous poursuivons notre ballade dans le centre. Au programme : la Plaza de San Francisco et sa basilique, la calle Sagárnaga (où vous pourrez réserver activités en tout genre dans l’une des nombreuses agences qui bordent la rue), et bien sûr le célèbre Mercado de las Brujas (marché aux sorcières). Celui-ci est un peu décevant : hormis quelques fœtus de lamas peu ragoûtant, il n’y a pas grand chose de bien étonnant.
Pour le déjeuner, nous nous arrêtons au Higher Ground Restaurant Café. Même s’il n’est pas très authentique et est clairement un repère à voyageurs, ce restaurant est vraiment très chouette. La nourriture est fraîche et bonne, les serveurs très sympas (et tous locaux), et le cadre agréable. Nous en avons fait notre QG pendant nos quelques jours à La Paz.
Nous réservons auprès de notre hôtel deux billets de bus vers le Lac Titicaca pour le lendemain. Nous choisissons la compagnie Turisbus, qui propose un transport en van depuis et vers Copacabana. Pour plus d’infos sur les différents moyens de transport vers Copacabana, je vous laisse lire mon article dédié au Lac Titicaca [article en cours d’écriture].
Pour le dîner, nous nous rendons dans un petit coffee shop qui nous a été conseillé par l’hôtel Qhini : le Hb Bronze Coffeebar. Au menu : de très bons sandwichs (certains au jambon de Lama), d’appétissantes pâtisseries, et un excellent café local. Nous sommes vraiment charmés par le lieu. Peu connu et très confidentiel, le cadre est très agréable, les mets préparés avec goût, et les serveurs adorables. Une très belle découverte !
Casa de Piedra Hotel Boutique, La Paz
Un hôtel charmant, décoré avec goût et idéalement placé en plein centre ville. Personnel très accueillant et à l'écoute. Nous avions choisi la suite : elle est superbe, très spacieuse, et dotée de tout le nécessaire. Seul petit bémol : cette chambre est située juste sous les toits, et l’isolation n'est vraiment pas terrible. Étant à deux pas de la place centrale de La Paz, il peut y avoir énormément de bruit le soir. Peut-être une autre chambre serait-elle moins bruyante ?
J11 : Cap vers le Lac Titicaca et la Isla del Sol
Ce matin, levé aux aurores afin de rejoindre le très célèbre Lac Titicaca. Le minibus, que nous avons finalement pour nous tout seul, nous récupère directement à l’hôtel et met le cap sur Copacabana. Sur la route défilent les immenses sommets enneigés de la Cordillère Royale. Nous apercevons également assez vite le très célèbre et tant attendu Lac Titicaca.
Au deux tiers du chemin, il nous faut franchir le détroit de Tiquina. Ce passage s’effectue sur des barges que je qualifierais de très artisanales. Comme nous sommes en minibus, nous pouvons monter sur la même embarcation que notre véhicule. Si vous voyagez en gros bus par contre, vous devrez vous séparer de celui-ci pendant la durée du trajet. Bien que très courte, la traversée reste impressionnante. On observe la barge se déformer et onduler sous la pression de l’eau, se demandant quand elle cédera. Mais elle tient bel et bien le coup, et ses deux petits moteurs emmènent lentement mais sûrement notre bateau à bon port.
Dès notre arrivée à Copacabana, nous nous rendons à l’hôtel La Cupula, où nous avons réservé une chambre pour le lendemain. Le direction demandant de s’enregistrer avant 14h, au risque de perdre la réservation, et comme nous ne sommes pas très sûrs de notre programme, nous préférons payer directement dès aujourd’hui afin de garantir que la chambre nous soit bien gardée. Nous nous rendons ensuite sur le petit port et achetons directement deux tickets de bateau à destination de la Isla del Sol (toutes les infos disponibles ici [article en cours d’écriture]). Après un déjeuner dans l’un des nombreux bars (à touristes), nous embarquons enfin et mettons le cap en direction de la fameuse île du Soleil. La traversée est agréable et nous offre de belles vues sur le lac et la côte.
Après avoir déposer nos sac à dos dans notre superbe hôtel Utasawa, nous partons à la découverte de la rive sud de l’île, et notamment des magnifiques vues offertes depuis la crête. Nous empruntons le chemin fléché « mirador » jusqu’au Cerro Queñuani, qui offre une panorama sublime à 360°. Un petit verre devant le coucher de soleil clôture cette belle journée.
Pour plus d’infos et de photos de la Isla del Sol, retrouvez mon article dédié au Lac Titicaca [article en cours d’écriture]. Vous y trouverez le récit complet de notre visite de ce lieu mythique, et tous les conseils et informations pratiques pour organiser votre séjour.
Hôtel Utasawa, Isla del Sol
Un vrai coup de coeur pour cet incroyable hôtel idéalement placé sur la Isla del Sol. Impossible de détacher le regard de la vue sublime sur le lac Titicaca et les cultures en terrasse, et cerise sur le gâteau, il n'y a même pas besoin de sortir du lit pour y admirer le lever du soleil ! La grande chambre est vraiment charmante, décorée avec goût et très propre. Le personnel est adorable, et sert une bonne cuisine pour le dîner et le petit-déjeuner. Une super adresse, allez-y les yeux fermés !
J12 : Péninsule de Yampupata
Pour une fois, nul besoin de se réveiller en pleine nuit et de marcher de longues heures dans le noir pour assister à un magnifique lever de soleil … celui-ci s’offre à nous directement depuis notre lit ! Je sors quand même pour le photographe, et en profiter pleinement. Et je suis en bonne compagnie, monsieur l’âne à mes côtés.
Après un bon petit déjeuner, nous nous mettons en route. Le nord de l’île étant fermé depuis quelques années, il est encore impossible de randonner sur le « sentier des crêtes », qui permet de traverser toute l’île du nord au sud (ou inversement). Nous optons donc pour une autre alternative : la randonnée sur la péninsule de Yampupata. Et nous ne le regrettons pas ! Cette rando est superbe, les paysages sont très beaux et en plus, il n’y a pas un chat. Pour plus d’infos sur cette randonnée, et comment s’y rendre depuis la Isla del Sol ou Copacabana, je vous laisse découvrir mon article dédié au Lac Titicaca [article en cours d’écriture].
Après 17 kilomètres et 4 heures de marche, nous arrivons à Copacabana, fatigué mais ravis. Nous filons directement à l’hôtel Cupula, où nous attend notre superbe suite. Quelque minute plus tard, je profite d’un bon bain relaxant dans le jacuzzi … ça fait du bien après cette longue journée de marche !
Hôtel Cupula, Copacabana
Un hôtel des plus atypiques, magnifiquement situé sur les hauteurs de Copacabana, et dotée d'une superbe pelouse méthodiquement broutée par les quelques lamas et alpagas de la maison. Les chambres sont toutes indépendantes et uniques, et leur style très original s'inspire du monde Arabe et de l'artiste espagnol Gaudi. Nous avions choisir la suite numéro 20 et elle était parfaite : très spatieuse, confortable, avec une vue sublime sur la baie, et en prime un jacuzzi intérieur ! Une vrai luxe tout à fait abordable : 50€ par nuit. A noter : l'hôtel possède également un restaurant servant une bonne cuisine.
J13 : Copacabana et retour à La Paz
Ce matin, nous profitons d’un programme peu chargé pour faire la grasse matinée. Et ça fait du bien ! Après un petit-déjeuner copieux à l’hôtel, nous nous promenons une dernière fois à Copacabana. Cette ville, souvent peu appréciée des voyageurs, est néanmoins bien surprenante. Il est vrai que son port et sa rue principale, bordés d’échoppes et d’agences pour touristes, ne présentent que très peu d’authenticité. Mais les étrangers ne sont pas les seuls à se presser ici. Les Boliviens investissent également la ville afin d’y « baptiser » leurs nouvelles voitures. Devant la cathédrale, quelques véhicules flambant neufs et décorés de mille feux attendent donc la bénédiction des prêtres. Une coutume bien étonnante !
Nous tentons de longer la plage, mais de nombreux chiens errants commencent alors à nous suivre. Ne sachant pas vraiment leur intention, nous sommes peu à l’aise et décidons donc de rebrousser chemin. Nous nous posons dans les chaises longues du jardin de l’hôtel afin de profiter une dernière fois de la superbe vue sur la baie, nos amis alpagas broutant tranquillement autour de nous.
Vers 13h, nous reprenons le minibus direction La Paz. Le chauffeur sera beaucoup moins agréable qu’à l’aller, tant sur sa conduite que sur son agacement envers les autres conducteurs. A notre arrivée sur La Paz, la circulation est vraiment très dense, et le chauffeur slalome entre les voitures, les frôlant sans cesse. Des voyageurs français arrivant tout droit du Pérou semblent très étonnés de leur première expérience Bolivienne. Ils me confirment que cela change énormément de ce auquel ils ont été habitués là-bas. Nous décidons de sortir du véhicule au premier arrêt et rejoignons notre hôtel Casa de Piedra à pied.
J14 : Journée manquée dans la Cordillère Royale
Cette journée marque ma seconde grosse déception du voyage.
Il était normalement prévu que nous fassions une randonnée d’une journée dans la Cordillère Royale : marche autour du massif du Condoriri et ascension du Pico Austria. Une rando qui me faisait un peu peur (pour l’altitude) mais que j’attendais impatiemment. Malheureusement, à cause d’une météo vraiment très capricieuse (épais brouillard et neige sur les sommets), nous devons annuler la sortie. Impossible également de la décaler le lendemain, le temps ne s’améliorant que le jour d’après, soit celui de notre retour en France.Décidément, entre le Condoriri et le Sajama, les sommets de la Cordillère des Andes se refusent vraiment à nous !
Si vous envisagez une journée de randonnée en Cordillère Royale, ou même un trek de plusieurs jours, je vous livre quand même ici les résultats de mes recherches. J’avais contacté plusieurs agences, certaines spécialisées dans l’andinisme (équivalent de l’alpinisme, mais dans les Andes !), et d’autres plus généralistes.
Voici un petit tableau récapitulatif de celles que je trouve les plus sérieuses, avec les prix qu’elles m’annonçaient. Les tarifs correspondent à des durées différentes car en fonction du moment où je les ai contactées (et donc de l’avancement de la préparation du voyage), je ne demandais pas exactement les mêmes prestations.
Nom de l’agence | 1 jour | 2 jours | 3 jours | 5 jours | Commentaires |
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Bolivian Mountaineering | 75$ | 205$ | x | x | Tenu par Pedro Luis Mamani. Notre premier choix ! Je vous en parle plus bas. |
Bolivian Mountain Guides | 110$ | 200$ | x | x | Tenu par Eduardo Mamani. Agence semblant très sérieuse également. |
Thaki Voyage | x | x | 560$ | 945$ | Agence de voyage en Bolivie (non spécialisée dans les randonnées ou treks) : semble très sérieuse, contact très professionnel et réactif. Prix élevés. |
Alaya Expeditions | x | 370$ | 450$ | x | Un autre agence de voyage en Bolivie qui semble également très sérieuse. Prix un peu moins élevés que Thaki. Très bon contact avec Cédric, expert français. |
Pour toutes ces agences, le prix est « all-inclusive » : transport en 4×4 aller-retour de La Paz aux point de départ et d’arrivée de la randonnée, guide privé (anglophone ou hispanophone selon les cas) et nourriture. Dans le cas d’un trek sur plusieurs jours, le prix inclut également l’équipement de camping (sauf sac de couchage) ainsi que les mules aidant à porter les affaires lourdes.
Au final, j’avais sélectionné l’agence de Pedro: Bolivian Mountaineering. Agence locale spécialisée dans l’andinisme, aux avis plus qu’élogieux, et à la réputation très sérieuse, elle avait particulièrement retenue mon attention. Même si nous n’avons finalement pas pu rencontrer Pedro en personne ni faire le trek avec son équipe, je recommande vivement ses services. Je l’ai contacté sur whatsapp, et l’échange a toujours été très chaleureux et facile. Cerise sur le gâteau, il parle anglais ! Si comme moi vous vous débrouillez en espagnol mais n’êtes pas bilingue, c’est quand même un gros plus pour faciliter la communication. Si Pedro est en montagne, il ne vous répondra peut être pas tout de suite, mais ne vous inquiétez pas, il finit toujours par le faire. Pour finir, dès qu’il s’est rendu compte que la météo n’allait pas permettre une bonne sortie, il nous en a tout de suite alerté. Il nous a expliqué la situation et laissé le choix de faire ou non la rando, sans aucune pression. Une attitude que je trouve vraiment sympa et professionnelle, je recommande donc sans réserve l’agence de Pedro !
La météo n’étant pas meilleure à La Paz, ni nulle part dans les environs, nous ne faisons pas grand chose de la journée. Nous nous promenons encore dans la capitale, allons admirer le point de vue au Mirador Kilikili, et reprenons le téléphérique pour une ballade au sec. Mais le temps se gâtant de minutes en minutes, nous rentrons finalement au chaud à l’hôtel. Le soir, nous dînons au petit restaurant italien « Berlusca ». Le repas est bon et le serveur sympa. Une autre adresse peu authentique mais très agréable de La Paz.
J15 : Ballade humide au Canyon de Palca
La météo reste très capricieuse ce matin. Mais c’est notre dernière journée Bolivienne, et nous ne souhaitons pas la passer à l’hôtel. Nous gardons donc espoir que le mauvais temps fasse place à un peu de soleil, et partons faire une excursion guidée au Canyon de Palca. Nous l’avons réservé la veille dans l’une des agences de la rue Sagarnaga : Inca Land Tours.
Le guide nous récupère à l’hôtel vers 9h, puis nous montons dans un taxi (déjà réservé par l’agence) et mettons le cap vers notre premier arrêt : la Valle de los Animas. Le guide est sympathique et parle un peu le français, ce qui permet à mon compagnon (qui ne parle pas du tout espagnol) d’échanger plus facilement.
Après environ 45 minutes de route à travers La Paz, nous arrivons à destination. Malheureusement, le mauvais temps s’accroche et ne nous laisse aucun répit. Le brouillard est épais et il fait très humide. Nous entamons malgré tout notre marche. Nous distinguons quelques formations géologiques atypiques, mais ne pouvons avoir une belle vue sur les lieux. Très vite, le terrain se fait plus pentu : nous grimpons vers le point culminant de la « Valle ». Même après deux semaines, l’altitude se fait toujours ressentir dans les montées, et je suis vite essoufflée. C’est physiquement très dur, et contrairement à d’habitude, la beauté des lieux ne m’aide pas à surmonter cela : c’est bien simple, on ne peut rien y voir, le brouillard envahit tout.
On fait finalement demi-tour. Quelques petites trouées dans l’épaisse purée de pois se forment de temps en temps, laissant apercevoir les reliefs de la région. Celle-ci doit sans aucun doute être très belle par beau temps.
De retour à la voiture, nous reprenons la route en direction du Canyon de Palca. Lorsque nous arrivons, le temps est un petit peu plus dégagé, et nous démarrons donc notre promenade sous un ciel gris mais clair. Nous longeons le canyon par l’intérieur. Les paysages pourraient être très beaux mais nous paraissent ternes sous le ciel couvert. Assez rapidement, la pluie s’invite dans la partie et nous oblige a presser le pas. Nous déjeunons abrités dans la voiture, l’âme en peine de cette dernière journée peu rayonnante.
Nous ne recommandons pas particulièrement la société Inca Land Tours. Lorsque nous avions posé la question à l’agence la veille sur les conditions météorologiques, ils ne nous avaient pas du tout alarmés, au contraire. Au final, le temps ne nous a vraiment pas permis une belle visite. Le programme prévoyait que nous rentrions à 17h, mais à 15h nous étions déjà de retour à l’hôtel. Le temps s’étant dégagé à La Paz, ils auraient pu nous proposer une visite de la Valle de la Luna pour terminer en beauté, mais ils n’en ont rien fait. Je ne déconseillerais pas radicalement cette agence, mais je dois avouer que j’en ai été déçue et que je ne la recommanderais donc pas non plus. Elle manque de cette attention particulière dont ont fait preuve l’ensemble des gens rencontrés par ailleurs dans le pays.
Notre voyage arrive à présent à son terme, il est finalement temps de plier bagages, et de profiter de notre dernière soirée Bolivienne.
J16 : Petit aperçu du Pérou avant le retour à la maison
N’ayant trouvé aucun vol plus facile, notre trajet de retour prévoit une escale de 9h à Lima. Qu’à cela ne tienne, nous en profitons pour découvrir un petit bout de la capitale Péruvienne. Après avoir atterri, nous déposons donc nos valises à la consigne de l’aéroport, puis filons prendre un taxi direction le quartier de Miraflores. Une jolie ballade nous permet de longer la côte, accompagnés des dauphins joueurs qui sautent dans les vagues au loin. Après cette agréable promenade au grand air (et ça fait du bien !), nous nous rendons au restaurant El Mar et dégustons de délicieux ceviches. Une bien agréable escale qui me donne envie de revenir découvrir le pays !
Notre voyage est maintenant terminé. Mais le votre ne fait que commencer !
J’espère que vous êtes à présent bien inspiré, et je vous souhaite un excellent voyage !
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Comments (1)
Do yoou ave any video oof that? I’d wabt to find oout more details.