Etosha National Park : un safari en Namibie

Deux zèbres au milieu des springboks à Etosha

Le parc National d’Etosha est, avec le désert du Namib, l’un des temps les plus forts d’un voyage en Namibie. La faune incroyable qui l’habite émerveillera petits et grands, et vous promet un safari que vous n’êtes pas prêt d’oublier !

Il y a quelque chose dans les safaris qui vous fait oublier toutes vos peines, et vous fait sentir comme si vous aviez bu une demi bouteille de champagne, le coeur pétillant de la gratitude d’être en vie.Karen Blixen

Au programme ? Déambuler à travers le parc, de point d’eau en point d’eau, à la recherche des “Big Five” !  Lions, Éléphants, Rhinocéros, Buffles et Leopards. Mais également des dizaines d’autres animaux tous plus beaux les uns que les autres : Guépards, Girafes, Zèbres, Oryx, Springboks, Grand Koudous, Autruches, Phacochères, et de nombreux oiseaux.

Terminer votre circuit par Etosha permet de clore le voyage en apothéose.

Guide pratique

Horaires

Toutes les portes ouvrent du lever au coucher du soleil. De plus, même si vous êtes hébergés dans l’enceinte même du parc, il est interdit de circuler de nuit. 

Tarif

Lorsque nous y étions (en Septembre 2018), l’entrée du Parc coûtait 80 NAD par personne et par jour.
Attention cependant,  j’ai lu sur plusieurs forums que ces prix, comme ceux de l’ensemble des parcs Nationaux du pays, étaient susceptibles de changer très prochainement. L’augmentation serait apparemment déjà votée par l’état, mais n’a, à ma connaissance, pas encore été appliquée.

Quelques règles à respecter

  • Ne jamais sortir de son véhicule, sauf dans les espaces prévus à cet effet (les camps, ainsi que certaines zones disséminées dans le parc, et que retrouverez sur la carte). Notez qu’il est aussi interdit de sortir une partie du corps par la fenêtre. J’ai d’ailleurs lu que les rangers du Parc ne faisaient preuve d’aucune indulgence à ce sujet, et qu’ils n’hésitaient pas à exclure des visiteurs n’ayant pas respecté la règle. Rassurez-vous quand même, vous pourrez bien sûr ouvrir vos fenêtre afin de prendre de superbes photos !
  • Ne pas introduire de viande provenant de l’extérieur du Parc. Une barrière sanitaire a été mise en place afin d’empêcher certaines maladies de contaminer les animaux de la réserve. Ceci dit, aucun de nos véhicules n’a été fouillé à l’entrée (à Anderson Gate).
  • Respecter les limitations de vitesse, ainsi d’ailleurs que toutes les règles « classiques » du code de la route. D’autant plus qu’il est très fréquent de trouver sur son chemin des animaux. Il est donc important de ne pas circuler trop vite au risque de les heurter où de les effrayer.

Nous y avons séjourné deux jours et trois nuits, et c’est à mon avis un minimum ! Une journée à Etosha n’est jamais identique à la précédente, et il faut être patient pour surprendre les animaux les plus timides.

Si vous avez le temps, n’hésitez pas à rester 3 ou 4 jours, voir plus si vous êtes vraiment passionnés.

Trois portes permettent l’accès au parc. Laquelle (ou lesquelles) emprunter dépend évidemment des étapes qui précèdent et suivent votre visite d’Etosha, mais également des hébergements que vous choisissez.

Galton Gate

Peu fréquentée, elle permet notamment de découvrir la partie ouest du parc, souvent oubliée des voyageurs. C’est une très bonne option si vous souhaitez rejoindre Etosha en revenant de Palmwag ou de Outjo par exemple.

Anderson Gate

C’est l’entrée la plus fréquemment empruntée par les visiteurs, et la plus proche d’Okaukuejo. C’est par celle-ci que nous somme nous-mêmes arrivés.

Namutoni Gate

L’entrée la plus à l’est du parc, et celle par laquelle nous sommes sortis.

Il existe de nombreuses possibilités d’hébergements à Etosha, et celles ci sont très diversifiées.

Il est tout d’abord possible de séjourner dans l’un des six camps répartis dans l’enceinte même du parc. Dans l’ensemble, ces camps n’ont pas vraiment de charme. Les campings ressemblent plus à ceux dont nous avons l’habitude en Europe : les emplacements ne sont pas très espacés et les sanitaires sont tous communs. Les chambres en Lodge sont aussi très basiques. Malgré cela, ces camps offrent néanmoins le grand avantage d’être à l’intérieur du parc, et donc de pouvoir profiter au maximum de celui-ci. De plus, tous disposent d’un point d’eau éclairé la nuit, qui permet d’observer certains animaux peu visibles en journée.

A noter : ces camps, ainsi que l’ensemble de leurs équipements (restaurant, boutique, piscines etc.) sont accessibles à tous visiteurs du parc pendant la journée. Ce sont les seuls endroits du parc, à l’exception de quelques rares zones, où il est possible de sortir de son véhicule. Partout ailleurs, pour des raisons évidentes de sécurité, les visiteurs ont l’obligation de rester dans leur voiture.

Les six camps du parc sont :

Okaukuejo

Le plus grand et le plus fréquenté. Il est notamment très apprécié des voyageurs grâce à son superbe point d’eau illuminé la nuit, qui amène de nombreux animaux. Il est fréquent d’y observer girafes, rhinocéros, éléphants et même lions. Plusieurs types d’hébergements y sont proposés : camping, bungalows et bungalows de luxe avec vue sur le point d’eau.

Halali

Ce camp est situé à mi-chemin entre Okaukuejo et Namutoni. A peine plus intimiste que le premier, il offre également les deux types d’hébergement : camping et Lodge. Son point d’eau est beaucoup plus petit, mais il possède un charme plus sauvage. De plus, des léopards viennent paraît-il s’y abreuver régulièrement.

Namutoni

Le camp situé tout proche de l’entrée Est du parc. Nous n’y avons pas dormis, mais seulement pique-niquer le dernier jour. Je n’ai donc pas vraiment d’infos à communiquer sur ce camp. 

Dolomite

Le camp le plus à l’Ouest du Parc, accessible via Galton Gate. Une très bonne option si vous souhaitez découvrir cette zone beaucoup moins visitée du Parc. La situation de ses tentes à flanc de colline laisse rêveuse. La réalité est-elle à la hauteur ? Je n’en ai malheureusement pas la réponse, n’ayant pas eu la chance d’y séjourner.

Onkoshi

Pas de possibilité de camping ici. Onkoshi Camp semble est un lodge à l’apparence plus « exclusive ». Ses 15 chalets montés sur pilotis bordent la partie Est du Pan de sel. 

Olifanstrus

Dernier né de tous, il a la particularité de n’offrir que l’option du camping. Il est situé dans la partie Ouest du parc, peu visitée et sûrement plus sauvage.

De nombreux hébergements sont également présents aux bordures du parc, la plupart près de Anderson Gate ou de Namutoni Gate. Certains très luxueux ont vraiment l’air superbes. Parmi ceux qui m’avaient tapé dans l’œil, je citerai notamment les groupes Onguma et Mushara. Ces lodges n’acceptant pas les enfants très jeunes, nous n’avons malheureusement pas pu y séjourner.

A Namutoni, nous avons passé une nuit au Mokuti Etosha Lodge. Les chambres y sont joliment décorées, les salles de restaurant sont également agréables et deux piscines permettent de se rafraîchir. Le domaine très verdoyant abrite de nombreux animaux en liberté. Malgré sa grande capacité, ce Lodge reste à taille humaine et donne un sentiment d’intimité. Il présente également le grand avantage d’être situé très près de la porte d’entrée du parc.

Le grand avantage du parc National d’Etosha réside dans le fait que le safari se fait en self-drive sans aucune difficulté. Les routes sont très praticables, et les animaux sont vraiment faciles à dénicher. Nous n’avons pas testé de Game Drive organisé par l’un des camps car cela m’avait été déconseillé par les forumeurs.

Un dernier petit conseil : si vous remarquez des véhicules arrêtés sur la route, au beau milieu de nulle part, rejoignez les ! Cela nous a permis de découvrir 3 magnifiques guépards, bien cachés à l’ombre d’un arbre. L’une des plus belles surprises du voyage !

Le récit de notre incroyable séjour à Etosha

Jour 1 : Okaukuejo

Après un long (mais plutôt facile) trajet depuis le Grootberg Lodge, nous entrons enfin dans le tant attendu Parc National d’Etosha. Et nous pouvons dire que les surprises ne tardent pas à arriver, puisque dès notre arrivée, nous sommes accueillis par un immense troupeau d’éléphants, à l’entrée du camp d’Okaukuejo. Cela présage de très beaux moments dans le parc !

Un troupe d'éléphants à Etosha

Après nous être enregistrés et avoir pris possession de notre emplacement de camping, nous allons directement au superbe point d’eau qui fait toute la popularité d’Okaukuejo.

Nous assistons alors à une lente mais passionnante parade de girafes.

Elles ne sont tout d’abord que deux, et semblent aux aguets, en attente. Petit à petit, d’autres arrivent de tout côté. Elles se réunissent doucement, s’approche de l’eau progressivement, mais aucune ne se met à boire. C’est comme si elles attendaient quelque chose, un feu vert peut être. Finalement, le coup d’envoi est lancé par un grand mâle, que toutes viennent ensuite rejoindre. Cette danse a duré plus de 40 minutes, ce qui aura peut-être démotivé les plus impatients. Mais pour ma part, je me délecte de ce spectacle et ne me lasse pas d’en capturer les images encore et encore.

Deux girafes au coucher du soleil à Etosha
Les girafes d'Okaukuejo au coucher du soleil

Deux girafes et un arbre à Okaukuejo Etosha
Deux girafes et leur reflet dans le trou d'eau d'Okaukuejo Etosha

Les girafes au trou d'eau d'Okaukuejo
Des girafes emmêlées à Okaukuejo Etosha

Après dîner, nous revenons au point d’eau, qui est éclairé afin de permettre l’observation d’animaux de nuit. Nous y surprenons deux rhinocéros. Nous allons nous coucher la tête remplie de superbes images.

Rhinoceros et girafe de nuit à Okaukuejo Etosha
Deux rhinoceros de nuit au trou d'eau d'Okaukuejo

Jour 2 : de Okaukuejo à Halali

Le lendemain matin, dès l’aube, nous retournons au point d’eau du camp, juste à temps pour observer un rhinocéros solitaire sur le point de s’en aller. Il n’y a pas foule ce matin, mais l’ambiance est très particulière, comme si nous surprenions ceux qui nous font l’honneur de leur présence dans leur intimité la plus profonde. Le silence absolu et la douce lumière matinale confère à la scène un calme profond. C’est très apaisant.

Un springbok s'abreuvant au trou d'eau d'Okaukuejo
Un rhinoceros matinal à Okaukuejo
Pintades matinales à Etosha
Un renard à Okaukuejo

Nous assistons également à ce que je crois être une danse nuptiale entre deux Oryxs : la femelle s’approche lentement du mâle. Une fois arrivée assez près, celui-ci la fait fuir en lui montrant ses cornes. Mais lorsqu’elle bat en retraite, il l’a rattrape aussitôt. L’enchaînement se reproduit encore et encore, c’est fascinant !

La danse nuptiale des Oryx à Okaukuejo
Trou d'eau d'Okaukuejo à Etosha

Nous petit-déjeunons, replions le camp puis nous mettons en route à la recherche des Big Five. Au programme pour cette première journée à Etosha : parcourir les points d’eau situés entre les camps d’Okaukuejo et d’Halali.

Les scènes auxquelles on assiste sont irréelles et magnifiques : des centaines d’animaux, girafes, Oryx, se regroupent autour de quelques oasis.

Je ne me lasse vraiment pas de les photographier. Ils sont tellement photogéniques ! Mes sujets préférés sont les zèbres, avec leurs belles rayures blanches et noires qui contrastent superbement sur le paysage.

Ne manquez surtout pas les sites de Gemsbokvlakte et Olifantsbad. Ils sont artificiels, ce qui pourrait leur enlever un peu de charme, mais la profusion et la diversité des animaux qui s’y regroupent est vraiment impressionnante.

Un bébé zèbre à Etosha
Springboks à Etosha

Une girafe à Etosha
Profusion d'animaux à Etosha
Trois zèbres en rang d'oignons à Etosha
Un zèbre dans la savane d'Etosha

Le trou d'eau Gemsbokvlakte à Etosha
Deux Oryx à Etosha
Un oiseau à Etosha
Des zèbres à Etosha

Le midi, nous faisons une pause au « Picnic spot » de Olifantsbad, l’une des rares zones protégées où il est autorisé de sortir du véhicule. A Etosha, ce ne sont pas les animaux qui sont en enclos, mais bien nous ! Pour notre plus grand plaisir !

Un grillage épais entoure la zone protégée. Mais pour en ouvrir l’accès, il faut tout de même oser une échappée hors de l’enceinte protectrice de son 4×4. Ma soeur, aventurière dans l’âme, se lance vaillamment. Quelle aventure !

Une fois bien rassasiés, nous repartons en direction de notre camp du soir, arpentant toujours les différents chemins menants aux points d’eaux en quête de nouveaux animaux. Nous croisons nos premiers Grands Koudous, dont les mâles arborent de superbes cornes.

Les belles cornes du Grand Koudou mâle
Un springbok à Etosha
Grands Koudous qui s'abreuvent à Etosha
Des Grand Koudous à Etosha
Un oiseau à Etosha
La langue bleue du Grand Koudou

Nous finissons la journée au point d’eau d’Halali. Deux rhinocéros, sûrement une mère et son petit, s’y désaltèrent. Le cadre est plus sauvage qu’à Okaukuejo. Par contre, les animaux y sont moins nombreux. Mais restez bien concentrés ! Il parait que des léopards y sont vus très régulièrement (nous n’aurons malheureusement pas ce plaisir).

Deux rhinocéros à Halali
Une mère rhinocéros et son fils à Etosha

Jour 3 : de Halali à Namutoni

Après une bonne nuit de sommeil, et un changement improvisé de roue (ce sera notre deuxième et dernière crevaison du voyage), nous repartons pour notre dernière journée de découverte du parc.

Aujourd’hui, nous arpentons la partie Est d’Etosha, entre les camps de Halali et de Namutoni.

Une grande partie de la route longe ici le fameux « pan » d’Etosha : un très grand lac salé asséché (du moins en Septembre) qui recouvre une bonne partie du parc. C’est un paysage à couper le souffle, une immensité blanche à perte de vue, sur lequel se détache parfois la silhouette d’une autruche déformée par les effets optiques de la chaleur.

Un Oryx sur le pan d'Etosha
Etosha Pan
Herbe devant l'Etosha Pan
Une autruche au loin sur le pan d'Etosha

Le câlin des zèbres à Etosha
Des gnous à Etosha

Le début de matinée est très calme, et nous ne croisons que très peu d’animaux.

Nous désespèrerions presque lorsqu’au loin, arrêtés au bout milieu de nulle part, un attroupement de 3 ou 4 voitures éveille notre curiosité. Nous nous approchons, empoignons nos jumelles et scrutons dans la même direction que les passagers des autres véhicules. Mais malgré nos efforts, nous ne parvenons pas à identifier l’objet de leur intérêt. Nous décidons de leur poser directement la question. Et grand bien nous en fasse ! Ils nous pointent alors trois magnifiques guépards postés à l’ombre d’un arbre.

Une vraie joie s’empare de moi, je rêvais de surprendre cette créature, sûrement celle que je trouve la plus belle, gracieuse et majestueuse, mais j’avoue que je ne pensais pas y arriver. Et voilà que trois d’entre eux m’offrent le privilège de leur présence. C’est vraiment un des meilleurs souvenirs de mon voyage !

Trois guépards à Etosha
Trois guépards à Etosha
Le bâillement d'un guépard à Etosha
Trois guépards à Etosha

Un troupeau de Springboks décide alors de passer par là. Je ne suis pas sure qu’ils aient remarqué les fauves aux aguets. Ceux-ci, les oreilles baissées et les sens éveillés, semblent prêts à charger. Nous sommes en haleine, espérant bien sûr assister à une scène de chasse. D’un coup, l’un des guépards se lève … malheureusement, (mais aussi heureusement pour le Springbok), celui-ci se ravise et se rallonge.

Des springboks passent devant trois guépards
Trois guépards aux aguets
Des guépards à l'affût

Après une longue pause à les photographier et admirer, nous reprenons finalement la route.
Cette fantastique découverte se sera dérouler non loin de « Nuamses », sur la route principale en direction de Namutoni.

Plus loin, aux alentours du point d’eau de « Batia », une deuxième surprise nous attend : un superbe troupeau d’éléphants.

Des éléphants à Etosha
Des éléphants à Etosha
Un éléphant à Etosha

Nous continuons ensuite notre chemin et allons pique-niquer au sein du camp de Namutoni. Une aire assez vaste ainsi qu’un bar en font un très bon spot pour une pause déjeuner.

Il est déjà tard, nous repartons visiter nos derniers points d’eaux avant de quitter le Parc. Zèbres, girafes et éléphants sont la pour nous dire au revoir. De bien belles scènes nous sont là encore offertes pour clôturer cette journée incroyable.

Une girafe dans les feuillages d'Etosha
Eléphant et girafe à Etosha Klein Namutoni
Un éléphant qui s'asperge de boue devant les girafes
Une girafe dans les feuillages d'Etosha

Il est finalement temps de quitter le parc, non sans un petit pincement au cœur. Ces deux jours auront été bien riches en émotions !

Notre dernière journée aura aussi été très instructive : même si, à un moment, vous avez l’impression de ne pas croiser beaucoup d’animaux, surtout, ne désespérez pas ! Une surprise n’est jamais loin. Alors, soyez patients, et savourez !

Je vous souhaite un magnifique safari dans ce somptueux parc.

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Image d'épingle avec zèbres à Etosha National Park
Image d'épingle avec springbok à Etosha National Park

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